La biodiversité meurt à petit feu ! Les espèces sauvages animales et végétales n’ont jamais aussi été menacées, qu’il est donné malheureusement aujourd’hui d’observer partout sur la planète. Un million d’espèces sont menacées d’extinction totale de la surface de la terre. C’est le constat alarmant et inquiétant que vient de dresser lundi 6 mai 2019 à Paris, au siège de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture), un collectif de 145 experts venus de 50 pays ayant travaillé sur les dangers qui guettent la biodiversité planétaire.
15 000 articles scientifiques et rapports internationaux ont été épluchés par les experts en écologie et en écosystème durant les trois années qui ont constitué la durée de ces recherches scientifiques. Les 132 délégations gouvernementales à la rencontre de Paris le 6 mai, sont unanimes. L’humanité assiste à un déclin vertigineux de la biodiversité. D’après les conclusions de leurs travaux, plus d’un million d’espèces seraient en danger critique d’extinction de part le monde. Selon le rapport des experts scientifiques l’ensemble des espèces mondiales sont concernées. Il s’agit notamment des espèces végétales et animales avec des chiffres dramatiques du degré auquel ces espèces sont menacées : 70% des espèces exotiques envahissantes ; 40% des espèces d’amphibiens ; 33% des récifs coralliens ; 33% des mammifères marins ; 25% des vertébrés terrestres (reptiles, mammifères, oiseaux). Pour comprendre le mal que subit la biodiversité selon un autre rapport, celui du rapport annuel 2018 de World Wildlife Fund (WWF) sur l’état de santé de la planète et l'impact de l'activité humaine il ressort que plus de 60% de la population mondiale des espèces protégées terrestres a disparu en à peine 44 ans, et plus 89% des espèces aquatiques sur la même période
Comment on en est arrivé là ? Dans le rapport accablant du groupe d’expert de l’ONU, les causes principales de ce que les experts ont surnommé la 6ème extinction massive de la biodiversité sont légions : L’utilisation abusive des terres appelée surexploitation des ressources (pêche, chasse), les espèces invasives, la surpêche, le changement climatique, l’urbanisation galopante, l’augmenta. A ces causes, s’ajoutent les pollutions, et la déforestation. Côté pollution océanique par exemple, ce sont plus de 6 milliards de tonnes de déchets qui ont fait l’objet de pêche ces derniers temps, assez pour faire disparaitre les poissons et les tortues marines. Côté forêt, la dégradation des habitats des animaux liée à la déforestation grandissante a même battu un record en 2016 avec la perte de 30 millions d’hectares de forêts partout dans le monde. Par exemple sur plus de 16 millions d’hectares de forêts en 1900, la Côte d’Ivoire compte seulement 2 millions aujourd’hui. « La Côte d’Ivoire est belle, trop harmonieuse et sereine pour que la responsabilité soit prise de détruire aveuglement ses beautés et ses richesses les plus authentiques. L’homme est allé sur la lune, mais il ne sait pas encore fabriquer un flamboyant, ou un chant d’oiseau, gardons notre cher pays d’erreurs irréparables qui pourraient dans l’avenir l’amener à regretter ses oiseaux et ses arbres » dixit le Président feu Félix Houphouët-Boigny à l’occasion de la fête nationale ivoirienne du 7 décembre 1971. 47 ans après cette citation, malheureusement les activités humaines continuent de détruire la biodiversité.
Comment éviter l’extinction totale de la biodiversité ?
Le rythme de disparition des espèces est actuellement 100 à 1000 fois plus élevé que le rythme naturel constaté. L’écosystème vit en cycle : une espèce est nécessaire à une autre. Un déséquilibre provoque ce que les scientifiques appellent la co-extinction, affectant la vie animale, la vie humaine et l’environnement. De ce fait, il urge de prendre le taureau par les cornes. Les experts appellent à un changement de mentalité de comportements. « Les objectifs pour conserver et avoir une utilisation durable de la nature ne peuvent pas être atteints selon les trajectoires actuelles et les objectifs à 2030 et au-delà ne pourront être remplis qu’à travers des changements politiques, sociaux, économiques et technologiques profonds », assument ainsi les scientifiques et diplomates qui ont adopté ces termes par un vote solennel au terme des travaux. Des solutions, il en existe. Les Etats doivent mettre en place des mécanismes de multiplication des parcs et réserves. Ils doivent également mener des politiques de lutte contre le braconnage, et contre la déforestation, des gages de sauvegarde des espèces menacées. Pour sauver la biodiversité mondiale, tout le monde doit apporter son grain de sel : réduire la consommation de viande favorisant moins de terre agricole, recycler nos déchets, réduire la consommation de l’énergie, adopter un comportement éco-citoyen.