Avec la hausse du cours du blé sur le marché international, le prix de la baguette de pain est menacé. Les autorités et les boulangers doivent se concerter à ce sujet.
Depuis plusieurs jours, une a lieu une série de rencontres entre le gouvernement et le secteur privé, pour lutter contre la flambée des prix sur le marché. Mais, une question reste préoccupante : le coût de la baguette de pain. Fin juillet, en conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que, pour maintenir le prix actuel de ce produit de grande consommation, la Côte d’Ivoire pourrait revoir la norme du pain. Des intrants pour pallier le blé, devenu trop cher, seraient ainsi envisagés, sans pour autant atténuer la qualité du pain. Les Ivoiriens pourraient ainsi s’attendre à consommer du « pain au mil », au manioc, etc. Mais, dans la pratique, cela reste impossible. Du moins, selon les spécialistes.
Vue d’esprit Smaïla Silué, président de l’Association des boulangers de Côte d’Ivoire, section Bouaké, explique pourquoi : « les seuls intrants qu’on pourrait considérer dans ce cas de figure, restent la farine de mil, la farine de banane et de la farine de manioc. Mais avec ces aliments, le taux de gluten reste nul. Et c’est mauvais pour le pain. Jusque-là, tous les efforts des acteurs du secteur pour faire du pain avec ces produits sont restés vains. Les seuls pains que nous avons réussi à faire, sont les pains spéciaux qui ne se vendent qu’à petite échelle ». Des faits que dément Codinorm (Côte d’Ivoire normalisation). Selon la structure, l’expérience a été tentée et s’est avérée concluante. Codinorm, dans un rapport dont nous avons eu copie, explique que la question pour pallier le blé dans le pain a été déjà étudiée et qu’on pourrait passer à une autre étape. Mais, vu le désaccord avec certains boulangers de Côte d’Ivoire, on pourrait assister à une remise en cause de cette éventualité. D’après Soumahoro Ben N’Faly, président de la Fédération nationale des organisations des consommateurs de Côte d'Ivoire (FNOC-CI), les rencontres avec les opérateurs économiques sur la question se poursuivent. Mais, de nombreux Ivoiriens préfèrent continuer à consommer le pain au blé. « Du pain de soja, de maïs ou de mil ne peuvent pas entrer soudainement dans les habitudes de consommation.
Raphaël TANOH
JDF TV
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