C’est une tournure dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des salariés. Le prix spécial panafricain ICS du meilleur défenseur des droits des travailleurs de Côte d’Ivoire décernés le 19 juillet dernier au président de la Centrale Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé, Théodore Zadi Gnagna, est le signe que les Ivoiriens en général et la société civile en particulier, scrute de près la lutte syndicale sur le terrain. D’où la nécessité de la formation syndicale, utile pour mener à bien les revendications des travailleurs auprès des autorités. Comme Gnagna Zadi aime lui-même à le dire, mener la lutte ne veut pas dire débrayer à tout va. Depuis la grève historique de janvier 2017 qui a conduit au règlement de plusieurs doléances, notamment la question transversale de la revalorisation de la pension de retraite, Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé, devenue une centrale syndicale, a toujours donné du crédit à la négociation.
Gouvernement
Pour preuve, cette fameuse paralysie a abouti à la signature de la première trêve sociale entre les travailleurs et le Gouvernement. Une trêve qui a été bien conduite, ce qui explique la signature de la seconde trêve en 2022. Aujourd’hui, des points comme la réforme du système d’imposition, la mise en œuvre du nouveau statut général de la Fonction publique, ont été menées dans l’ombre sans aucun bruit. « En tant que président, je fais en sorte que les syndicats de la Plateforme respectent la signature. Personne ne nous a obligés à signer. Quand vous le faites, il faut assumer cette responsabilité. Mais le plus important avec la trêve sociale, c’est que lorsqu’il y a des préoccupations, il faut se retrouver pour les régler », note par exemple Gnagna Zadi.
Sa consécration est le symbole de la noblesse du combat au quotidien, et incitera encore plus les autres faitières. « Je porte un prix, mais qui est le résultat d’un combat collectif. C’est donc le combat de tous les syndicalistes ivoiriens, de tous les camarades de la plateforme, de tous les Ivoiriens qui m’ont fait confiance, depuis 20 ans pour les conduire et les diriger », fait savoir le président de la Centrale Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public et privé. Une plateforme qui ne se limite plus désormais au simple fonctionnaire mais à tous les travailleurs de Côte d’Ivoire et qui entend être associée aux discussions à tous les niveaux.
Georges Dagou