L’administration fait son travail. On a dû convoquer ces agents et ils ne sont pas venus justifier leurs absences
La lutte contre l’absentéisme à la Fonction publique a été abordée ce mercredi 9 novembre, en conseil des ministres. Le lieu de rappeler l'ancrage du phénomène au sein des effectifs de l’Etat.
L’absentéisme au travail a toujours été un problème au sein de la Fonction publique. Depuis la grande vague de nettoyage entreprise par le ministre Gnamien Konan en 2012, la question des fonctionnaires fictifs continue de planer au-dessus de ce département. Selon le conseil des ministres de ce mercredi 9 novembre 2022, une opération de présence des fonctionnaires au titre de l’année 2019 a permis d’épingler 1989 agents, à la suite de la phase de contentieux de l’opération. Au dire du porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l’économie numérique, le conseil a entériné la mesure d’arrêt de leurs soldes. Le conseil a également indiqué la mise sous contrôle du salaire de 759 autres agents. Cette opération s’est déroulée, d’après le ministre, du 2 décembre 2019 au 17 avril 2020, à travers le Système intégré de gestion des. Fonctionnaires et agents de l'Etat (SIGFAE). Elle a porté sur une population cible de 219 112 agents pour 212 159 agents présents. Soit, un taux de présence de 82%. À entendre le conseil des ministres, une opération de contrôle des présences des fonctionnaires est prévue au titre de l’année 2022.
Complicité
Elle sera marquée par l’introduction de l’enrôlement biométrique, en vue de renforcer la sécurité de la base du SIGFAE. Ce qui montre le souci pour le gouvernement de lutter efficacement contre la désertion des postes. « L’administration fait son travail. On a dû convoquer ces agents et ils ne sont pas venus justifier leurs absences. L’absentéisme devient récurrent au sein de la fonction publique. C’est pour cela qu’on assiste à ce type d’opération de contrôle des présences », a souligné Gnagna Zadi Théodore, président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public. Plusieurs de ces absences, selon lui, sont le fait de travailleurs qui ont quitté leurs fonctions. « Il continuent cependant à toucher leurs salaires avec la complicité de leurs supérieurs », a dénoncé Gnagna Zadi. En aucun cas, dit-il, les organisations syndicales ne soutiennent ces personnes. « Les seuls cas que nous défendons, ce sont les fonctionnaires malades dont les salaires sont suspendus pour abandon de postes », a ajouté M. Zadi.
Raphaël TANOH