Le lac Djigboué de San Pedro (sud-ouest ivoirien) est sacrifié par les industriels qui le remblaient pour s’installer près du port de la ville afin d’y acheminer plus facilement leurs marchandises.
Des tonnes de terre et des blocs de roches sont empilés sur les berges du lac afin d’y installer des magasins de stockage «car l’endroit est en bordure de la voie principale menant au port et cela facilite l’acheminement des marchandises », selon un des chefs magasinier d’une multinationale.
Des produits chimiques avaient été utilisés en 2012 pour débarrasser le Djigboué, propice à la pêche, de ses hôtes gustativement appréciés dans la région.
La superficie de ce cours d’eau naturel considéré par certains comme « le poumon de San Pedro », est passé de 8 hectares en 1960 à 3 ha en 2016 suscitant les inquiétudes des autorités de la ville tel le député Silué Zonlewa qui déclare qu’ « il faut sauver ce lac ».
Il s’engage donc à parvenir à ce que « les gens arrêtent de fermer le lac avec la terre et les ordures » et dénonce l’implication de personnes qui autorisent ce remblaiement jugé « inquiétant depuis 2014 ».
Face ce drame écologique, Lago Décosther, chargé de communication du service technique de la mairie rappelle l’importance du Digboué pour la ville de San-Pedro. Non seulement en tant que « régulateur de température pour la cité », mais aussi, participant à l’évacuation des eaux de pluies de sorte que sa disparition pourrait entrainer « des inondations » à San Pedro.