L’engagement de l’UNICEF auprès des communautés des quatre coins du monde a toujours été de mise et tend à se renforcer avec la mise en place d’outils d’expression et de vulgarisation des opinions des jeunes, tels que U-report. Un phénomène social qui va grandissant et qui compte donner un véritable écho aux préoccupations des jeunes d’ici et d’ailleurs.
Plateforme numérique sociale, avec pour objet majeur la participation citoyenne des jeunes partout dans le monde, à travers des sondages d’opinion sur leur quotidien, leurs problèmes et leurs perspectives, U-report donne la parole aux plus jeunes (15 - 24 ans), dans un contexte où ces derniers se sentent peu écoutés. Cet outil, qui leur « permet de se sentir utiles » en participant au dialogue politique et social, devrait ouvrir une nouvelle approche dans l’éducation des masses, avec des sondages courts sur l’éducation, l’emploi des jeunes, la santé, l’eau et l’assainissement, le VIH-SIDA et tous les sujets qui peuvent concerner les jeunes et leurs communautés.
Interactions L’expérience semble réussie pour ce réseau, lancé en janvier 2017, qui regroupe à ce jour plus de 160 000 jeunes et adolescents, dont 36% de filles. Ils interagissent « sur des questions comme l’hygiène menstruelle et la lutte contre la violence sexiste, hors ligne et en ligne, à travers des SMS, Facebook et Twitter », affirme Sophie Chavanel, chef de la communication à UNICEF Côte d’Ivoire. Une aubaine sur laquelle compte surfer le ministre ivoirien de la Promotion de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et du service civique, Sidy Touré, qui y voit « un instrument d’amélioration de la gouvernance locale et l’opportunité pour les jeunes d’avoir un meilleur accès aux informations-clés, en renforçant leur résilience face aux défis auxquels ils sont confrontés». Un an après, certains « U-reporters» se disent « fiers d’appartenir à une telle organisation, qui, en plus de rassembler les jeunes autour de valeurs constructives, leur donne aussi l’assurance de ne plus prêcher dans le désert ». Irié Parfait, un autre U-reporter, estime que cet outil innovant est arrivé à point nommé, à un moment où la jeunesse ivoirienne se sentait marginalisée et sous-estimée. « Participer à ces sondages, c’est se sentir exister, c’est savoir que l’on peut faire changer certaines décisions», affirme-t-il. Il devra encore patienter, car une chose est de participer et une autre est d’influencer les décisions à certains niveaux.
Malick SANGARÉ