L’alcool en sachet ou en berlingot est désormais interdit de vente en Côte d’Ivoire. Cette décision du gouvernement vise à lutter contre l’alcoolisme, et à prévenir des risques que ces boissons représentent pour la santé.
Alomo Bitters », « Stricker », « Calao », « Odenden » et bien d’autres liqueurs en sachet sont très appréciées par certains consommateurs. Pour ces derniers, la décision prise par le gouvernement d’in- terdire la production, l’importation et la commercialisation des petits sachets d’alcool n’est pas la bienvenue. Aussi bien à l’intérieur du pays que dans les communes populaires d’Abidjan, où dans les milieux plus aisés, où ces petits sachets de gin, pastis, rhum ou whisky sont prisés en raison de leur prix très abordable, 100 francs CFA l’unité, et de leur accessibilité.
Mécontentement
Pour Caroline Djèssou, habitante du quartier « Colombie », au Deux-Plateaux, ces boissons en sachet constituent sa seule source de revenu. « Depuis pratiquement 5 ans, je vends de la boisson en sachet. Et ça me rapporte assez d’argent pour m’occuper de mes enfants », nous a-t-elle confié. Et de lâcher, toute en colère : « S’ils interdisent ça, qu’ils nous trouvent une autre activité qui va nous permettre de nourrir nos enfants. Je n’ai que ça pour vivre ». À Adjamé dans les environs du « Black Market», Aïssatou Diaby, une autre vendeuse de ces liqueurs affirme ne pas se sentir concernée par cette mesure.
Action sanitaire
Si pour certains travailleurs manuels, la consommation des liqueurs en sachet n’a jamais eu d’impact négatif sur la santé, ils pensent plutôt qu’elle leur permet de garder la forme pendant de longues heures de dur labeur, les professionnels de la santé, eux, sont d’un autre avis. Pour le Dr. Didier Bossoh, c’est un danger pour les populations, du fait de la forte teneur en éthanol. Et de souligner, entre autres conséquences, les attaques cardiaques, la cirrhose du foie, et les troubles nerveux, des maux pouvant causer la mort. Certains spécialistes ajoutent même que ces sachets peuvent renfermer des liqueurs frelatées, « fabriquées de manière traditionnelle avec des méthodes qui ne permettent pas l’élimination des déchets et de tous les éléments toxiques», explique le docteur.
Anthony NIAMKÉ