Émancipation des femmes : Le chemin de croix

Depuis plusieurs décennies, la Côte d’Ivoire s’est inscrite dans une logique de représentativité des femmes à tous les niveaux. Une tâche gangrenée par les us et coutumes. Quelle est la réalité aujourd’hui ?

Selon Abba Eban, Président du Mouvement national des enseignants de Côte d’Ivoire (MUNECI), dans nos villages les parents refusent encore d’envoyer les filles à l’école.  Selon le dernier rapport de l’Unicef, en Côte d’Ivoire plus d’une fille sur quatre ne va pas à l’école primaire. Au niveau de l’enseignement secondaire, seulement 25% des filles achèvent leur scolarité, contre 31% chez les garçons. À Abidjan, ce taux est de 68% pour les filles contre 78% pour les garçons. Un tableau noirci par l’Agence française de développement (AFD). Les enfants issus du monde rural, révèle l’AFD, rencontrent plus de difficultés pour accéder au collège et aux classes supérieures. Et les filles sont particulièrement concernées. Ainsi, en Côte d’Ivoire, seulement 2% des filles issues de familles pauvres en milieu rural peuvent espérer achever le secondaire, contre 49% des garçons urbains riches.

Salaires Pour Alhouceine Sylla, Président de l’Association des professionnels des ressources humaines de Côte d’Ivoire (Aprhci), « tous les jours, nous constatons la discrimination à l’embauche. Des entreprises, par exemple, qui refusent de recruter des femmes, en se disant qu’elles peuvent tomber enceintes à tout moment ou convoler en justes noces. Cela avant même qu’elles ne commencent à produire », dépeint-il. Il y a des annonces, dit-il, qui comportent en elles-mêmes des germes de discrimination. Pour le Président de l’Aprhci, c’est le quotidien en Côte d’Ivoire. « Des femmes enceintes sont écartées à cause de leur état. Bien sûr, à l’entretien, l’employeur vous demandera subtilement si vous portez une grossesse », fait-il savoir. Cette forme de discrimination touche, selon Alhouceine Sylla, beaucoup de femmes.  Et lorsqu’elles parviennent à intégrer le marché du travail, indique la Banque Mondiale, les ivoiriennes touchent en moyenne un salaire à peine égal à la moitié de celui des hommes.

C’est conscient de cela que le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. D’abord en attaquant le mal à la racine, avec notamment sa politique « École pour tous ». Aujourd’hui, le taux de scolarisation de la jeune fille est en progression. Dans le primaire, le taux net de scolarisation (TNS) est passé de 77,10% en 2015 à 90,10% en 2018, soit une progression de 13%.

Raphaël Tanoh

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