La Direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT) de la police scientifique ivoirienne, a décidé de traquer les cyberdélinquants et de sensibiliser la population à travers sa Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC), afin de la préserver au mieux de leurs pièges.
U ne étude récente a révélé la recrudescence des cyber-crimes pendant les vacances scolaires, commis à 70% par des élèves. La Plate- forme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) est donc plus que jamais en alerte. Selon la loi ivoirienne, la cybercriminalité comprend « l’ensemble des infractions pénales qui se commettent au moyen ou sur un réseau de télécommunication ou un système d’information». En d’autres termes, à l’aide d’un ordinateur ou d’un téléphone. La PLCC multiplie donc ses actions de sensibilisation en attirant l’attention des usagers d’Internet sur les méthodes employées par les cyber-délinquants, appelés communément « brouteurs », pour appâter leurs victimes. Nina Ouattara, agent commercial, la trentaine, se rappelle que le « broutage s’est vulgarisé en Côte d’Ivoire à partir de 2004, avec l’apparition du mouvement musical coupé-décalé».
Préjudice considérable
Au premier trimestre de 2016, cinq types d’arnaques ont été identifiées comme les plus utilisées en Côte d’Ivoire. Elles ont coûtées en termes de préjudices près de 230 millions de francs CFA. Il s’agit, entre autres, de l’enregistrement illégal de communications privées à but de chantage, de l’accès frauduleux à un système informatique, de l’utilisation non autorisée d’éléments d’identification de personnes physiques ou morales, de l’arnaque aux faux sentiments et de la fraude sur le porte-monnaie électronique, dont les principales victimes sont des Ivoiriens. En 2015, 1 409 cas de cyber-escroqueries sur 1 093 victimes ivoiriennes avaient causés près de 4 milliards de francs CFA de pertes. Selon le ministre de la Jeunesse, Sidi Touré, il faut « aider les jeunes à sortir de la situation de vulnérabilité ». « Très bientôt, vous allez nous trouver sur le terrain des brouteurs », a-t-il promis aux derniers Rendezvous du gouvernement, le 23 juin dernier. Cette volonté manifeste marque l’intérêt de l’État à sécuriser les utilisateurs des techniques de l’information avec l’opérationnalisation en 2011 de la DITT, créée depuis 2009.
Michèle IRIÉ