Tenue du 17 au 19 juin dernier, la concertation nationale sur l’enseignement supérieur continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Après les enseignants du supérieur privé, c’est au tour de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC) de faire une sortie assez musclée sur cet évènement. Selon Pr. N’Guessan Kouamé, secrétaire national de la CNEC, un scandale a eu lieu lors de la rencontre. A l’entendre, les enseignants et chercheurs ont été sciemment exclus de la commission sur la gouvernance universitaire, dirigée par Prof. Gourin Germain, par ailleurs directeur de l’Enseignement supérieur. Mais surtout, selon le secrétaire général de la CNEC, il n’était pas question de venir une nouvelle fois statuer sur la gouvernance lors de cette concertation. « Parce que c’est un point sur lequel nous avions déjà tranché en mai 2018 à Yamoussoukro, lors d’un séminaire. Les résolutions de ce séminaire stipulaient noir sur blanc que pour être président d’une institution universitaire, il faut faire un appel à candidature. Un point qui a été validé en commission comme en plénière. Malheureusement, pendant la concertation nationale du 17 au 19 juin, on est revenu sur ce point. Même là, il a été décidé en commission que pour désigner le président d’une institution universitaire il faut un appel à candidature, tout comme à Yamoussoukro. Mais ce qui est grave, c’est qu’en plénière, le président de la commission a pris sur lui de manière unilatérale de falsifier le document afin de proposer des nominations à la tête de nos universités, en lieu et place de l’appel à candidature qui avait été retenu», regrette-t-il. Pour la CNEC, c’est un scandale. « Nous dénonçons cela et attirons l’attention du ministre de l’Enseignement supérieur sur ces faits. Après nos investigations, il s’est avéré que la plupart des responsables de commission cherchent à être nommés en tant que président d’université. Les textes sont clairs : Là où il y a nomination, ce sont les postes de doyens d’universités ainsi que les chefs de départements. Concernant la présidence, c’est un appel à candidature pure et simple qui a été validé », poursuit le secrétaire national de la CNEC. Pour lui, les différentes crises survenues à l’université sont dues à des nominations. Des pratiques auxquelles il faut mettre fin. Tout en remerciant le ministre l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Dr Albert MabriToikeusse, qui avait promis cette rencontre et qui a tenu parole, il lui demande de jeter un œil sur ces faits qu’ils dénoncent. En plus de cette question, selon lui, la question de la revalorisation de l’indemnité de logement a été abordée. Ainsi que celle du salaire lié au système LMD. Tout en annonçant la mise en place d’une intersyndicale pour porter leurs revendications, le responsable de la CNEC est revenu sur la question de l’exclusion de plusieurs enseignants du supérieur du jury du bac. « C’est depuis l’année scolaire 2017-2018 que cette affaire a commencé. Cette année, c’est le président de l’université Péléforo Gbon Coulibaly de Korhogo et celui de l’université Félix Houphouet-Boigny de Cocody qui font parler d’eux. Ils ont exclu des listes des présidents du jury au bac, de nombreux enseignants. C’est un règlement de compte. Les enseignants exclus sont pour la plupart membres du bureau local ou national. En tant que syndicats, nous prenons des dispositions pour éviter que ce genre de chose prospère. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous demandons l’appel à candidature pour diriger nos université », a fait savoir Pr N’Guessan ce mercredi.
Raphaël TANOH