Jean-Yves Abonga, Président de l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (IFCI) évoque avec JDA les besoins de ses mandants.
Après le 1er mai, on vous a senti insatisfait. D’aucun disent que vous vous attendiez à la présence du chef de l’État?
Ce n’est pas forcement la présence du chef de l’État en personne à la célébration de la Fête du travail qui était notre finalité. Quelle que soit la personne, c’est le message qui compte. Mais le discours que nous avons entendu le 1ermai nous a laissé légèrement sur notre faim.
Dans quel sens?
Nous sommes surtout inquiets pour la liberté syndicale. Parce que tout nous laisse penser qu’il y aura de nouvelles mesures pour la restriction de cette liberté en Côte d’Ivoire. Nous demandons au gouvernement de faire voter au plus vite le projet de loi sur lequel nous avons travaillé en 2018 et qui contient nos principaux points de revendication, l’indemnité de logement et la revalorisation du taux indiciaire. Notre syndicat insiste également sur l’instauration d’un cadre de dialogue social. À ce sujet, nous saluons le projet du chef de gouvernement de créer un comité dans chaque ministère. Mais nous disons que pour ce qui est de la trêve sociale les syndicats ont toujours été droits.
Mais ce n’est pas ce que disent les autorités…
C’est le gouvernement qui n’a pas respecté ses engagements.
Et non les syndicats ?
Non. Aujourd’hui, le Premier ministre doit absolument instruire aux ministères techniques qu’ils travaillent à cela. Tout le monde doit suivre ses recommandations. Parce qu’il y a ce qu’on dit et ce qui se passe sur le terrain. Que le chef de gouvernement donne instruction aux ministres afin que chacun à son niveau ouvre les portes du dialogue social.
Aujourd’hui, quelles sont vos priorités ?
Les fonctionnaires sont mal logés, ils vivent mal, se soignent mal et n’arrivent pas à scolariser leurs enfants. Pour la paix en Côte d’Ivoire, il faut trouver des solutions à ces préoccupations. En dernier lieu, nous estimons que le Président de la République et le Premier ministre gagneraient à soutenir les centrales qui ont signé la trêve sociale en 2017. La reconduction de l’appui aux centrales syndicales est bien, mais ces centrales qui ont signé la trêve sociale jouent un rôle fondamental dans la situation des fonctionnaires aujourd’hui. Il ne faut pas l’oublier. Il faut les soutenir.
Raphaël TANOH