Alors que les Ivoiriens ont célébré mardi la fête du Ramadan, de nombreux enseignants affirment n’avoir pas reçu leur salaire du mois de mai.
Bon nombre d’enseignants des collèges et lycées du public affirment n’avoir pas perçu leur salaire du mois de mai. Conséquence de la grève déclenchée par la Coalition des syndicats du secteur éducation / formation de Côte d'Ivoire (COSEFCI). Après avoir été mis devant le fait accompli dans leurs différentes banques, les professeurs concernés ont couru vers les différentes Directions régionales du ministère du Budget pour en savoir davantage. Selon certains témoignages, dans des villes comme Gagnoa, de longues files indiennes attendaient devant le service chargé de tirer les bulletins de solde.
Blocage ? Alors que certains sont parvenus à régler leur problème, d’autres, par contre, sont restés dans les cordes. Pour certains enseignants, par exemple, le bulletin n'a même pas été édité. « Nous avons été informés que ceux qui n'auront pas de bulletin de solde pour ce mois de mai figurent sur la liste des grévistes. Donc ils n'ont pas droit au salaire », explique un enseignant. Pour beaucoup, l’exercice après ce dur constat a été de joindre la base pour s’enquérir de la situation. D'autres enseignants, sanctionnés pour fait de grève, se sont contentés des explications de leurs gestionnaires. C’est le cas d’Hyppolite Kouamé. Face à cette situation, le porte-parole de la COSEFCI, Pacôme Attaby, a demandé à l'ensemble des professeurs sans salaire de se faire recenser auprès de leurs différentes sections afin de décider de la conduite à tenir. La COSEFCI, qui vient de suspendre le blocage des notes de classe pour 3 mois, est déjà en rupture de négociations avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Pour l’instant, pour la structure syndicale il s’agit d’effectuer différentes démarches pour recevoir les soldes relativement à cette suspension de salaires, qui touche selon elle 1 500 enseignants. « La COSEFCI demande au gouvernement de reverser immédiatement ces salaires, conformément aux dispositions légales », affirme Pacôme Attaby, en expliquant que le nombre de jours de grève effectués par sa coalition ne justifie pas qu’on suspende entièrement les salaires pour tout le mois de mai. Plusieurs enseignants dont les salaires ont été suspendus disent n'avoir pas participé à la grève. À la direction générale de la Solde, une source affirme que l’ordre de la suspension des salaires émane du ministère de la Fonction publique.
Raphaël TANOH