Censée apporter une alternative réponse aux universités surpeuplées, l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI), trois ans après sa création, tâtonne toujours.
Dans les universités, la massification est au galop. Près de 7 000 nouveaux venus s’ajouteront cette année aux 100 000 apprenants. On le sait déjà, les amphithéâtres ne suffisent plus. La solution ? L’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI). C’est dans ce sens que le gouvernement a lancé en septembre 2015, l’opération « Un étudiant, un ordinateur ».
Difficultés L’objectif était de doter 10 000 étudiants d’ordinateurs pour un coût minimal fixé à 51 500 francs CFA. Le gouvernement était sûr qu’avec un ordinateur, des cours en ligne et une connexion Internet haut débit, on pouvait résoudre le problème de la surpopulation dans les universités. Il voyait grand avec la création de ce cadre de rencontres et d’échanges entre les apprenants. Mais, près de 3 ans après, le projet ne semble plus tout à fait le même. Du moins selon les enseignants. « Il y a un problème d’efficacité. Les infrastructures manquent. L’idée était de faire en sorte que tous les étudiants puissent venir dans une salle faire des recherches. Ce n’est pas le cas. Ils sont dispersés, sans connexion. Ce n’est pas un cadre d’apprentissage », regrette le Professeur Kouamé N’Guessan, Secrétaire national de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs du supérieur (CNEC). Il affirme que « les étudiants inscrits à l’UVC doivent être encadrés par des enseignants. Mais il y a souvent des problèmes à ce niveau ». Sylvère Kouamé, Secrétaire à l’organisation de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), estime que des progrès ont été faits pour permettre à chaque étudiant de disposer d’un support de connexion. « Mais tout ce qui a été promis n’a pas été respecté ».
Espoirs À entendre le Professeur Tiémouman Koné, Directeur général de l’UVCI, l’esprit de l’université virtuelle n’a jamais changé et si des améliorations doivent être apportées il faut surtout les faire au plan quantitatif. Et donc augmenter le nombre d’étudiants orientés vers ce secteur. « L’apprenant est chez lui dans toutes les universités du pays. Après 1 an d’existence, nous avons près de 6 500 étudiants. Pour émerger, un pays doit avoir au moins 2% de sa population dans le cursus de l’enseignement supérieur. En Côte d’Ivoire, nous n’atteignons pas 1%. On pense qu’il y a trop d’étudiants alors que ce sont les infrastructures d’enseignement qui ne suffisent pas. Nous devons nous engager dans le numérique éducatif afin d’utiliser toutes les possibilités qu’offrent les NTICs ».
Raphaël TANOH