On les avait presque oubliés. Mes les « fonctionnaires fictifs » font à nouveau parler d’eux. Après un recours devant la Cour suprême, ils viennent d’attirer sur eux l’attention du ministre de la Fonction publique. Ce dernier leur donne une ultime chance d’être réintégrés.
C’est une histoire qui remonte à 2014, lorsque le ministre de la Fonction publique d’alors, Gnamien Konan, avait mis à la porte des milliers de travailleurs parce qu’ils avaient été recrutés de manière « frauduleuse ». Et rayé des listes des milliers d’autres, qui n’existaient que de nom. Appelés alors « fonctionnaires fictifs », beaucoup s’étaient constitués en collectif sous la dénomination « Collectif des fonctionnaires suspendus ». Depuis, plusieurs démarches engagées par ces derniers en vue de se faire réintégrer ont fait chou blanc. Toutefois, l’un des derniers actes ayant été le recours à la Cour suprême, l’actuel ministre de la Fonction publique, le général Issa Coulibaly, s’est vu obligé de sortir de son silence.
Seconde chance Dans un récent communiqué, le ministre appelle les personnes concernées à venir prouver qu’elles sont bel et bien fonctionnaires et qu’il y a eu méprise sur leur cas. Pour ce faire, le ministre Issa Coulibaly les invite à se présenter, jusqu’au 28 février prochain, à l’antenne de la Fonction publique sise à Adjamé 220 logements. « Le ministre est resté ouvert. Je crois que c’est peut-être l’occasion ou jamais pour ces personnes d’en finir avec cette affaire. S’ils croient qu’ils sont réellement des fonctionnaires et qu’on s’est trompé sur leur cas, alors qu’ils produisent les documents qu’on leur demande », explique un proche du général Issa Coulibaly. Il s’agit notamment d’un arrêté d’admission à un concours de la Fonction publique, d’un arrêté de nomination dans un emploi, d’un décret de nomination dans un emploi, d’une note de service ou de tout autre document en leur possession justifiant leur présence dans la Fonction publique.
Depuis la prise de cette décision, il y a environ un mois, plusieurs ex fonctionnaires se sont déjà présentés avec les documents justificatifs, comme demandé. « Nous réceptionnons les dossiers. Cela ne veut pas dire que le cas de ces personnes est réglé. Il faudra les analyser ensuite pour vérifier leur authenticité. Puis, il y aura une communication pour signaler aux concernés leur véritable situation », ajoute notre source. Pour Koné Abdoul Zié, le porte-parole du Collectif des fonctionnaires suspendus, il s’agira, après 7 ans de lutte et de procédures judiciaires, d’être enfin réhabilité.
Raphaël Tanoh