Alors que la situation des retraités de la fonction publique s’est nettement améliorée, certains d’entre eux s’estiment encore lésés.
Leurs droits de retraite auraient été confisqués entre 2001 et 2006. Ensuite, on les a jetés aux oubliettes. Le Collectif des victimes de la Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE) demande réparation. Selon son porte-parole, Konan N’Dri, malgré plusieurs rencontres avec la CGRAE, leurs doléances restent sans suite. Dans le but de se faire entendre, ils ont notamment saisi le Secrétariat d’État chargé des droits de l’homme, l’Organisation internationale du travail, etc.
Au placard Cette affaire, explique Konan N’Dri, commence en 1999. Pendant les troubles qui ont secoué à cette époque le pays, la CGRAE suspend, pour des contraintes financières, les allocations familiales des retraités. Cette situation durera 6 ans. En janvier 2007, les choses rentrent dans l’ordre. Mais seuls les nouveaux retraités reçoivent leurs allocutions familiales. Ceux qui sont partis entre 2001 et 2006 sont toujours dans l’attente. Dès lors, estime le porte-parole du collectif, la question est de savoir ce que sont devenues ces allocations « suspendues ». « Les Ivoiriens demeurent égaux en droits, si bien que nul ne peut être privilégié ou discriminé en raison de sa situation sociale ou de son état physique ou mental », martèle M. N’Dri. Pour les retraités, la suppression de ces droits constitue une dérive, car une suspension n’est pas synonyme d’annulation. « La transformation de la suspension du paiement des droits acquis en une annulation est un coup de force et une trahison de la Constitution ivoirienne », affirme le retraité. Denis Konan Kouassi, président du Collectif des fonctionnaires retraités après trente années de service (COFRETAS), estime que les victimes de la CGRAE soulèvent un problème de droit. Et, si l’on accepte de les écarter, alors ce cas peut arriver à n’importe quel autre retraité. « C’est une situation qu’il faut tenter de résoudre au plus vite », interpelle le président du COFRETAS. Un proche collaborateur du directeur général de la CGRAE, Abdrahamane T. Berté, explique que le collectif a été reçu plusieurs fois. « La suspension en temps de troubles du paiement des droits acquis issus d’un titre foncier est justifiable », fait-il savoir. Avant d’ajouter qu’il n’a jamais été question de laisser ces retraités à leur propre sort, puisqu’une recherche de solution est cours.
Raphaël TANOH