Ouverte depuis 2012, la crise au sein de l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI) est loin d'être éteinte, malgré les décisions de justice. Au contraire, la tension est ravivée à l’approche du congrès prévu le 19 avril.
La crise qui secoue depuis 4 ans l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (UGTCI), a repris de plus belle à l’approche du congrès de la plus vieille centrale syndicale ivoirienne, prévu le mercredi 19 avril. Pourtant, en juillet 2016, la Cour suprême avait annulé le 8ècongrès organisé le 11 septembre 2012, qui avait vu l’élection de Joseph Ebagnerin au poste de secrétaire général. François Adé Mensah, élu lors du 7è congrès s’était alors installé aux commandes de la centrale syndicale, à la suite de cette décision judiciaire, mais avait été délogé trois mois plus tard. Le comité ad hoc a annoncé la reprise du 8è congrès, et chaque camp fournit déjà ses armes.
Guerre de tranchées Pour le camp Adé-Mensah, représenté par Suzanne Vlei, l’organisation de ce 8è congrès leur revient de droit, « conformément au verdict donné par la justice en juillet 2016 ». Mais chez les proches de Joseph Ebagnerin, qui occupe le siège, on affirme que cela demeure leur prérogative car, bien avant le congrès de 2012, Adé-Mensah était sous le coup d’une sanction. Une situation qui fait dire à l’un de ses porte-paroles, Albert Gueu, que le congrès ne pourra se tenir dans une telle atmosphère. « C’est le bureau reconnu légalement qui se doit de mettre en place un comité chargé d’organiser les élections », précise-il à JDA. Une position rejetée par le secrétaire général du comité ad hoc, Gérard Bouadou Bonzo, selon qui l’objectif est de faire en sorte « que M. Adé-Mensah vienne au congrès afin que sa sanction soit levée et qu’il puisse être candidat au même titre que tous les autres prétendants. » Pour lui, ce comité ne saurait être partisan, car composé de 12 membres issus de tous les secteurs d’activité affiliés à l’UGTCI. « Nous ne refusons aucune candidature. Nous souhaitons d’ailleurs qu’il y ait autant de candidats, afin de régler définitivement toutes ces palabres. Et celui qui sera élu, sera celui qui dirigera l’UGTCI », déclare M. Bonzo.
Anthony NIAMKE