Enseignement supérieur: L’ENS accusée de falsifier les notes de plusieurs élèves

Le premier responsable de la CNEC accuse l'ENS d'avoir falsifié les notes de ses étudiants.

Alors que ce sont ce sont les vacances, une petite crise mijote en ce moment au sein de l’Ecole normale supérieure (ENS).

A la suite de convocations reçues de la part de la direction générale de l’Ecole normale supérieure (ENS), le jury s’est réuni jeudi dernier pour délibérer sur le sort d’environ 2 000 élève-stagiaires qui étaient sur le terrain. Etape nécessaire pour leur titularisation. Sauf qu’après la délibération, la Coordination nationale des enseignants et chercheurs de Côte d’Ivoire est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle qualifie de falsification de notes. Selon Pr N’Guessan Kouamé, le secrétaire national de la CNEC, plusieurs enseignants de la prestigieuse école ont en leur possession les notes d’évaluation des élèves-stagiaires sur qui le jury a délibéré ce jeudi au sein de l’ENS. Des notes de stage. A la suite des dernière missions de terrain qui consistaient en une mission d’encadrement et une mission d’inspection, dit-il, les enseignants ont décidé de confisquer les notes de leurs élèves-stagiaires pour protester contre le non payement de leurs heures complémentaires, des frais liés aux derniers examens de l’ENS ainsi que des arriérés liés aux micros enseignements (pour permettre aux étudiants de faire des critiques ) institués à l’ENS. « A notre grande surprise, pendant la délibération, toutes les rubriques ont été renseignées. Concernant par exemple les professeurs de lycée, il y a deux notes que nous attribuons pendant la titularisation. L'une pour le premier cycle et et l'autre pour le second cycle. Pour les professeurs de collège de profil bivalent,  il y a deux notes: une note dans chacune des deux disciplines de bivalence, etc. Au département de Histoire-Géographie, à part deux enseignants, les huit autres n'ont déposé aucune note. il en est de même pour les enseignants de la section Lettres modernes (une vingtaine). La plupart de ces notes sont avec les enseignants. Mais pendant la délibération, le service des examens et concours de l’ENS soutenu par le bureau des stages ont rempli les relevés avec des notes imaginaires afin d’évaluer les élèves», a dénoncé hier Pr N’Guessan Kouamé. Ainsi donc, d’après le premier responsable de la CNEC, les notes imaginées par l’ENS et attribué aux stagiaires pour les titulariser sur le terrain constituent une grave entorse à l’éthique et à la déontologie. «  En faisant cela les responsable de l’ENS ont démonté que tout ce qu’on disait à leur sujet concernant la fraude est juste. Nous avons saisi le ministère l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et nous prenons à témoin l’opinion nationale sur ce scandale qui se produit sous nos yeux ; un scandale orchestré par des enseignants chercheurs (direction de l'ENS), de surcroît des professeurs titulaires (recrutés spécialement pour falsifier des notes). Nous exigeons des sanctions, parce que ce grave manquement terni non seulement l’image de l’ENS mais aussi celle de notre pays. Où va-t-on si on peut attribuer des notes imaginaires à un étudiant pour l’évaluer? Quel genre d’enseignants allons-nous former et qui vont enseigner nos enfants dans es collèges et lycées ? », a protesté ce samedi Pr N’Guessan Kouamé. Pour lui, les enseignants de  l’ENS ont accepté de faire des sacrifices en allant sur le terrain pour encadrer les stagiaires à leurs propres frais, malgré les arriérés d’heures complémentaires de l’année 2018 évalués à 150 millions FCFA, malgré les arriérés de frais d’examens. Contactée, l’ENS a réagi face à ces accusations. Un proche collaborateur du directeur général de l’ENS, Pr Valy Sidibé, a balayé du revers de la main ces propos. « Les notes dont parle Pr N’Guessan Kouamé n’ont pas été confisquées. Presque tous les enseignants de l’ENS ont rendu leurs notes. Il n’y a que quelques responsables de la CNEC qui continuaient à bloquer les notes de stage de leurs élèves sous prétextes que leurs frais de mission ne sont pas payés. Pendant la délibération, quasiment tous les élèves avaient leurs notes au complet. Il y a longtemps que les gens ont fini le travail et pour seulement quelques enseignants capricieux, nous n’allions pas condamner tout le monde. Les délibérations ont donc eu lieu. Mais les étudiants pour qui les notes de stage ont été confisquées par ces responsables de la CNEC, le jury a donc fait une moyenne des notes du premier et du deuxième trimestre, afin de les évaluer », a expliqué notre source. Avant d’ajouter que le résultat des évaluations sera affiché au plus tard ce mardi.

Raphaël TANOH

 

 

 

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