Le 4 mars prochain, l’opération « Grand ménage » initiée par le ministère de la Salubrité démarrera dans toutes les communes du pays. Pour l’heure, nombreux sont ceux qui doutent encore de son succès.
Après les bulldozers, place aux balais de l’opération « Grand ménage », qui vont entrer en scène à l’initiative de la ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement durable, Anne Désirée Ouloto, dont l’objectif est d’assainir le cadre de vie. À partir du 4 mars, et désormais tous les premiers samedis de chaque mois, les populations seront invitées à balayer et à mettre au net tout espace contigu à leur environnement. Un pari difficile à tenir, qui laisse certains Abidjanais perplexes.
Doute des populations L’opération « Grand ménage», pourtant saluée dès son annonce en Conseil des ministres le 1er février, suscite des réserves quant à sa réussite. Ses détracteurs prennent pour exemple les précédentes opérations similaires, telles que le ravalement des façades des immeubles en 2012, l’opération de déguerpissement des commerces sur les trottoirs la même année, et plus récemment, celle de novembre-décembre 2016, qui n’ont pas connu le succès escompté. Dans le quartier de la Résidence-Pailler, dans la commune d’Adjamé plusieurs tentatives ont été vaines. « Lorsque les opérations coup de balai sont initiées par le syndic, personne ne sort balayer devant son bâtiment. Je doute fort que cette opération soit suivie ici», explique une habitante qui a requis l’anonymat. Pareille situation a été observée dans d’autres communes de la capitale économique ivoirienne.
Détermination Mais « Maman Buldozzer », surnom de la ministre, veut gagner son pari. Pour montrer son engagement ferme à réussir cette opération, elle s’apprête à procéder ce jeudi 23 février à une cérémonie officielle d’engagement national. Ainsi, jusqu’au 28 février, dernier jours du mois, des actions éclatées de mobilisation seront organisées pour amener les populations à s’approprier cette opération d’envergure. Pourra-t-elle réussir là où, depuis plus de 15 ans, toutes les opérations du genre ont échoué ? Anne Ouloto reste convaincue qu’elle s’engage sur un terrain difficile, où il faut persuader « toutes les composantes de la population d’agir ensemble », soutient-elle. Et elle y croit
Anthony NIAMKE