Dans la pléthore d’imams que compte la Côte d’Ivoire, il arrive que certains commettent des actes répréhensibles avec leurs titres. Que ce soit intentionnellement ou de façon maladroite, cela a des répercussions sur le Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM) et aussi sur le Conseil des imams sunnites (CODIS).
Pendant le pic de la pandémie à coronavirus, beaucoup de consignes ont été enfreintes par des imams. « On a vu des gens prier le vendredi, alors que les rassemblements étaient interdits à cette période », note Bacounadi Ouattara, aumônier à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Des imams ont célébré des mariages et assisté à des baptêmes, avec salles combles, alors que le regroupement était interdit. C’est pour réguler le milieu qu’aujourd’hui, les imams en Côte d’Ivoire ont une carte délivrée par le COSIM. Mais la tâche n’est pas aisée, pour l’assainissement. «En théorie, le COSIM délivre des cartes à tout imam qui officie dans une mosquée où se tient la prière de vendredi et ce, après une enquête de moralité faite par des représentants communaux ou locaux de la structure de tutelle. Mais il arrive que la carte soit refusée à certains qui ne la méritent pas. Mais ce n’est pas toujours le cas» explique l’imam Ouattara. Selon ce dernier, le COSIM ne construisant pas toutes les mosquées et n’ayant d’ailleurs pas les moyens financiers et techniques de le faire, Il y a plusieurs mosquées et plusieurs imams qui échappent à leur contrôle. Normal, explique-t-on, en plus d’adhérer librement au COSIM, cet instrument supérieur de la communauté musulmane ne dispose pas de pouvoir de coercition sur l’ensemble des lieux de cultes.
Formation Selon Mory Koné, imam de la mosquée Al-houda Wa Salam d’Adjamé-Payet extension, aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est quand même l’un des pays dans la sous-région où les dérives ont cessé. Mais il faut continuer à assainir le milieu. La question de la formation des imams, d’après Hassan Camara, imam de la mosquée Médine d’Adjamé, est étudiée aujourd’hui par le COSIM. Les universités 3I, à l’entendre, forment les imams. La Côte d’Ivoire a aussi un partenariat avec le Maroc où les imams vont faire des formations de plusieurs années. Sans oublier, la ligue des prédicateurs en Côte d’Ivoire qui forme aussi les imams, note-t-il. Pour Hassan Camara, la situation est déjà satisfaisante avec les efforts du COSIM. Et elle va continuer à s’améliorer.
Raphaël TANOH
JDF TV
L'actualité en vidéo
