Il était une figure quasi légendaire du marché noir d’Abidjan. A.C., alias « Ablo », dirigeait depuis des années un réseau bien huilé de revente d’objets volés. Son nom, murmuré avec crainte et respect dans les cercles criminels, était synonyme de stratégie et d’organisation. Mais au petit matin, sous l’assaut calculé des agents de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI Nord), son empire a vacillé, marquant la fin d’une ère.
Ablo n’était pas un receleur ordinaire. Il finançait des cambrioleurs, leur fournissant équipements et soutien logistique pour leurs opérations. Téléviseurs, smartphones et électroménagers volés lui étaient ensuite revendus à bas prix, avant d’être écoulés sur le marché parallèle. Ce système lucratif faisait de lui une pierre angulaire du crime organisé local.
Pourtant, la réputation d’Ablo, bâtie sur des années de discrétion et d’évitement, n’a pas résisté aux investigations acharnées de la BRI Nord. Les témoignages concordants de cambrioleurs arrêtés ont permis aux agents de remonter jusqu’à lui. Après des semaines de filatures et de recoupements, l’arrestation est survenue à l’aube, alors qu’il se croyait intouchable.
Avec cette opération, Abidjan respire. Les honnêtes citoyens saluent la fin du règne de celui qui alimentait les activités nocturnes de nombreux cambrioleurs. Toutefois, la police nationale insiste : ce succès n’est qu’une étape dans la lutte contre le crime organisé.
En attendant son procès, Ablo aura tout le loisir de méditer sur la fragilité des empires bâtis sur l’illégalité. Son arrestation rappelle qu’aucune gloire ne dure éternellement lorsqu’elle repose sur des fondations criminelles. Désormais, la capitale économique ivoirienne peut espérer des jours plus sûrs, tandis que les forces de l’ordre poursuivent leur traque implacable.