Après les cris de joie de réussite au baccalauréat, place aux orientations universitaires. Entre choix d’établissements et filières, l’équation devient parfois difficile à résoudre pour les élèves, comme pour les parents.
Fatoumata Bamba, 19 ans, vient de décrocher son baccalauréat A2. La grande joie passée, place aux incertitudes : « Jusque-là, je ne sais pas dans quelle filière m’orienter ». Jacob Youzan, 21 ans, nouveau bachelier série D, hésite quant à lui entre les sciences économiques et un concours de la fonction publique, selon le vœu de son père. Charlotte Adou, 21 ans également, a l’embarras du choix entre l’université et les grandes écoles. Parents et élèves désorientés
On le voit, entre aptitudes et potentialités réelles des nouveaux bacheliers, aspirations des parents, et opportunités offertes sur le marché de l’emploi, le choix n’est pas toujours aisé. Au point de pousser vers une impasse nombre d’aspirants étudiants. Vanessa Wondji, aujourd’hui caissière dans une banque de la place s’en souvient encore : « J’ai perdu 3 ans en fac de pharmacie parce que ma mère voulait que je devienne pharmacienne ! ». Ces échecs auraient pu être évités si les bacheliers avaient pu recourir à un conseiller d’orientation tout au long de l’année scolaire. En réalité, dans de nombreux établissements secondaires, ce personnel qualifié fait défaut. Si bien que la majorité des candidats au bac se fie aux rumeurs. Cette situation se complique davantage face à la bataille que se livrent les grandes écoles et universités privées. À travers un marketing agressif sur les radios et les panneaux publicitaires, elles promettent stages en entreprise et placement fa- cile des diplômés à l’issue de la formation. Autant d’arguments commerciaux face auxquels certains parents n’hésitent pas à consentir de lourds sacrifices. Leur objectif est d’éviter à leurs progénitures de connaitre les difficultés qui sont celles des universités publiques, confrontées aux problèmes de capacités d’accueil et aux grèves intempestives, avec leur corollaire de violence. Pour Capit Bakayoko, conseiller en développement personnel, il faut laisser les enfants s’orienter vers les filières en fonction des métiers qu’ils rêvent d’exercer, ce qui leur donne la possibilité de laisser exprimer leur génie. Qui selon lui, se manifeste gé- néralement vers la fin du premier cycle.
Anthony NIAMKÉ