MACA : Comment les prisonniers fêteront-ils la Tabaski ?

Alors que la date exacte de la célébration de la fête du mouton vient d’être donnée par le Conseil supérieur des imams (Cosim), à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) on se rappelle des moments où les prisonniers n’avaient rien à envier aux autres pendant la célébration de l'Aid-El Kébir.

On le sait, la communauté musulmane se prépare à célébrer l'Aid-El Kébir le mardi 21 août prochain. Si pour beaucoup de familles le mouton du sacrifice est déjà prêt, ainsi que tout ce qui va avec, une autre communauté musulmane, un peu recluse, se nourrit d’espoir. Il s’agit des fidèles de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), autour de 3 000, qui  fréquentent la mosquée de la prison sous la houlette de plusieurs imams, dont Yacouba Traoré.

Regrets Au temps d’Ibrahim Brédji, d’après le guide religieux, il n’y avait pas de grande différence entre célébrer la Tabaski à la MACA et la vivre dehors, dans les rues fiévreuses de la capitale économique. Parce que l’imam Brédji, par son entregent, son humanisme et sa position, faisait pleuvoir les dons sur la prison à l’approche de l'Aid-El Kébir. Ils provenaient d’ONG en grande partie, mais aussi de personnes de bonne volonté. À l’entendre, on égorgeait le ou les moutons à la prison une fois la prière du matin terminée. Puis, après le festin, c’était la musique, la danse. On se tortillait à faire luire les corps de sueur. Mais, depuis le décès de l’imam Brédji, en 2017, explique l’imam Traoré, les donateurs ont baissé d’ardeur. À une semaine de la fête, aucun geste n’a encore été fait à l’intention des pensionnaires de la MACA. La prison n’ayant pas été dotée pour la circonstance de moyens particuliers, seuls les prisonniers dont les parents se soucient d’eux peuvent goûter à la saveur de cette fête quand ils reçoivent les mets préparés à la maison. Mais ces plats transportés par les proches ne sauraient remplacer, selon l’imam, la symbolique de la Tabaski, représentée par le mouton égorgé et partagé entre détenus. Aujourd’hui, c’est un appel que les imams lancent aux personnes de bonne volonté afin de permettre aux prisonniers de célébrer l'Aid-El Kébir comme tous les Ivoiriens. Une manière de faire qui ne plait pas forcément à la direction. « Ce n’est pas une attitude à conseiller. Que celui qui a envie de faire un don aux prisonniers vienne le faire. Mais il ne faut pas obliger les gens », explique le régisseur de la MACA.

Raphaël TANOH

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