Environnement/Océan : 1400 espèces marines menacées par la pollution plastique

« Désormais nous devons faire la part belle à l’action…le gouvernement, la BAD, et l’ONU Environnement seuls… nous n’y arriveront pas. C’est ensemble que nous gagnerons le combat contre la pollution plastique », a indiqué Anne Ouloto, Ministre de l’environnement et de la salubrité publique à l’occasion de la journée mondiale de l’océan célébré le 8 juin partout dans le monde.

De l’action, il en faut d’autant plus que le « grand bleu » est plus que jamais menacé par de millions de déchets plastiques chaque année. Selon les dernières statistiques de l’ONU Environnement chaque année, le monde utilise environ 500 milliards de sacs en plastique majoritairement jetable (à usage unique). Au moins 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans, l’équivalent d’un camion à ordures complet à chaque minute. Les raisons principales sont entre autres la non collecte, le non recyclage des déchets plastiques. De plus, la plupart des déchets finissent par emprunter le chemin des égouts, des rivières... poussés par les pluies, les courants, les vents...etc.  Ainsi, les apports terrestres sont estimés à près de 80 % des déchets qui arrivent en mer. Au-delà de la négligence humaine, des facteurs naturels comme les catastrophes composées de crue, tsunami, glissement de terrain de décharge en bord de littoral sont aussi l’une des causes fondamentales de la pollution océanique.

Si rien n’est fait, c’est inexorablement un septième continent qui va naitre d’ici à 2050 à en croire les experts environnementaux de l’ONU. A côté de cette peur d’être envahi par les déchets plastiques, un autre drame est entrain de se produire actuellement :  les espèces marines en voie d’extinction. Elles sont près de 1 400 espèces à être menacées par la pollution marine causée par les déchets plastiques. Parmi elles, des espèces aquatiques protégées sont directement touchées tels les dauphins, les tortues marines, les requins marteaux, les baleines bleues. Un macabre scénario se met en effet en place : lorsque les ordures plastiques arrivent au large, ils immobilisent les animaux marins et les empêchent d’esquisser le moindre mouvement, ou de respirer normalement. « Lorsque j’ai navigué avec Sea Shepherd, notamment lors de l’opération Milagro en océan sous-marine… il m’est arrivé de retrouver une tortue marine avec une paille de 15 cm enfoncée dans la narine », raconte Julien WOSNITZA, auteur du livre « Pourquoi tout va s’effondrer ».

Déjà, on dénombre une cause de mortalité assez importante chez les animaux. Les ONG estiment à 100.000 le nombre de mammifères marins et à un million celui des oiseaux qui meurent par étranglement ou étouffement dans ces pièges à travers le monde chaque année. « Les oiseaux de mer piquent les morceaux de plastique flottants, et les tortues les confondent les déchets plastiques avec leurs aliments préférés, la méduse»  a-t-il conclu.

Alors comment mener ensemble le combat cette pollution plastique ?  Pour les ONG expertes en la matière, il faut d’abord éveiller les consciences en exhortant chaque citoyen du monde à dépolluer les océans par le nettoyage des plages. Ensuite, l’une des solutions pour éviter que la pollution plastique ne devienne insurmontable pour la faune marine, pourrait reposer sur les entreprises, qui s’engageraient à ne produire que du plastique biodégradable. Les citoyens ou les collectivités pourraient s’engager à collecter puis trier les déchets plastiques, en les isolant des cours d’eau se jetant dans les mers. Enfin, privilégier des alternatives aux bouteilles traditionnelles en plastique qui mettent en moyenne 400 ans à se décomposer, pourrait décroître la pollution.

Pour lutter efficacement contre la pollution plastique, la Côte d’Ivoire a pris un certain nombre de mesure. D’abord en mettant en place l’Agence de gestion des déchets de Côte d’Ivoire (ANAGED) qui a pour mission principale de collecter, donc trier les déchets, le transport, la valorisation, l’élimination des déchets ainsi que le nettoiement dans les régions et communes. Un code de l’environnement a été institué depuis mai de l’année 2013. Il s’agit du décret N°2013-327 du 22 mai 2013 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques. L’Etat interdit toute fabrication, commercialisation, tout déversement, tout rejet de sachets plastiques dans les rues, tout abandon dans eaux maritimes, lagunaires, fluviales de de déchets plastiques. Dans l’article 8 du présent décret, toute entreprise ; ou personne, ne respectant pas son règlement, pourra être sanctionné jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et jusqu’à 1 million de francs CFA d’amende.

Ouakaltio OUATTARA

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