À l’approche des fêtes de fin d’année, les perturbations à l’école sont légion. Une situation qui va de pair avec les violences. Depuis environ 5 ans, à la même période, l’inquiétude gagne les Ivoiriens. Cette année, on veut prévenir le phénomène.
C’est une question qui revient chaque année sur la table : les violences scolaires. L’année dernière à la même période, ces violences avaient fait 3 morts. Pour ce mois de décembre, élèves, enseignants et parents d’élèves tirent d’ores et déjà la sonnette d’alarme. Mais se rejettent les responsabilités.
Pour les enseignants, si l’on veut régler le problème, il suffit de regarder du côté des élèves. « Les violences scolaires ont toujours eu pour sources les élèves. Et c’est à ce niveau qu’il faut régler le problème », signale Jérôme Ourizalè, Secrétaire général du Syndicat autonome de l’enseignement primaire public de Côte d’Ivoire (SAEPPCI).
Responsabilités partagées Pointé de l’index, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) réfute les faits et charge. « La FESCI est toujours accusée dans ce genre de faits. Mais nous sommes contre toute forme de violence. Nous pensons au contraire qu’il faut une table ronde entre les acteurs pour éradiquer le phénomène », signale le Secrétaire général à la communication de la FESCI, Landry Guero. S’agissant des conflits entre enseignants et élèves, il pense que c’est aux premiers de mettre de l’eau dans leur vin. Une position partagée par le Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI). « L’école ivoirienne n’a pas besoin de ça, nous devons dialoguer pour en finir avec ce problème de violences en milieu scolaire », déclare le Secrétaire général de l’organisation, Karamoko Traoré. Pour l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (UNAPEECI), il faut que les autorités ouvrent le débat à tous les élèves. « Il faut un cadre d’échanges entre nous pour juguler le problème. La FESCI et le ministère de l’Éducation nationale doivent pour cela s’asseoir pour en parler, pour éradiquer ce problème dans nos écoles », préconise Edouard Aka.
Un débat qui est loin de connaître son dénouement. Déjà, en ce début de décembre, le ton est donné dans certains établissements. Des élèves ont déjà lancé des opérations afin de perturber les cours, tout en réclamant des congés avant l’heure. Une difficile équation pour le système scolaire, frappé doublement par la Covid-19 et les tensions autour de l’élection présidentielle du 31 octobre.
Raphaël TANOH