Dans cet entretien, Alhouceine Sylla, Président de l’Association des professionnels des ressources humaines de Côte d’Ivoire (APRHCI), revient sur les procédures de recrutement en entreprise
Peut-on comparer le monde de l’emploi en Côte d’Ivoire aujourd’hui avec celui d’il y a 5 ans ?
Il est difficile de faire une comparaison, dans le sens où nous manquons de données sur cette question. C’est pareil en ce qui concerne la formation des jeunes. S’est-elle améliorée ? Nous pouvons dire que c’est relatif. Parce que, làaussi, il n’y a pas de chiffres. Et certains employeurs estiment que les jeunes qui viennent solliciter du boulot ne répondent pas à leurs critères.
Aujourd’hui, peut-on dire que les entreprises recrutent toujours selon le CV ?
Chaque entreprise fait son recrutement selon ses besoins. Toutefois, il serait naïf de croire qu’on n’utilise pas de procédés « dérobés » pour recruter
Mais il faut dire que les entreprises se tournent de plus en plus vers les cabinets de recrutement. Et tout le monde doit se demander aujourd’hui, comment dénicher la bonne personne ? Est-ce à partir du diplôme, quand on sait que le diplôme est une présomption de connaissance ? Ou est-ce à partir des connaissances pratiques ?
Est-il facile aujourd’hui de recruter des hommes compétents quand la qualité de la formation laisse à désirer ?
On trouve toujours l’homme qu’il faut. La difficulté, c’est au niveau du choix. Les recruteurs se retrouvent parfois avec une offre très limitée et cela n’est pas nécessairement lié à la formation. Sur cette question, il faut se souvenir que nous avons parlé de l’adéquation formation - emploi l’année dernière. Nous avons demandé que la formation réponde aux besoins des entreprises. Mais lorsque nous parlons de gestion de compétences, il s’agit de gens qui se trouvent déjà à l’intérieur de l’entreprise, de gens qui ont des potentiels cachés, mais qui occupent un poste pour lequel ils ne sont pas faits.
Vous, professionnels des ressources humaines, avez vous les coudées franches ?
Oui. Parce les nouveaux patrons ont compris la place que doivent occuper les ressources humaines au sein de l’entreprise. Il faut que nos dirigeants comprennent que le gestionnaire des ressources humaines est leur premier conseiller.
Pour cela, il doit y avoir une confiance et une loyauté de l’un envers l’autre. La complexité vient du fait que le patron pense que la fonction du directeur des ressources humaines est de recruter et de licencier. Il faut plutôt le considérer comme un manageur.