Malgré la suspension de la grève des fonctionnaires et l’appel de l’intersyndicale à la reprise du travail, plusieurs établissements publics et privés restent encore fermés. Au grand dam des élèves et de leurs parents.
Depuis plus de deux semaines, la Côte d’Ivoire est secouée par une grève de la fonction publique. Dans le secteur de l’éducation, le mot d’ordre a été respecté sur toute l’étendue du territoire national, touchant même les établissements privés, dont les élèves ont été délogés. Une situation qui paralyse tout le système éducatif et place les élèves entre le marteau et l’encl ume.
Protestation vigoureuse
Malgré les appels de Théodore Zadi Gnagna, président de l’intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire et de Mesmin Comoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) à la reprise du travail, de nombreux établissements scolaires restaient toujours clos. Une situation qui entraîne depuis la semaine dernière des manifestations éclatées émaillées de violence dans plusieurs villes, notamment Abidjan, Bouaké, Korogho, Yamoussoukro, Daloa et Bangolo, où 4 élèves blessés par balles ont été enregistrés le mardi 24 janvier. Et ce malgré les supplications de certains élèves: «epuis deux semaines, nos écoles sont fermées et nous sommes en retard sur le programme. On demande pardon à nos professeurs, qu’ils viennent faire cours », supplie Caroline Kougnon, élève en classe de 3è du lycée Nangui Abrogoua d’Adjamé.
Année blanche en vue ?
Face à cette situation, la crainte de subir une année blanche est montée d’un cran chez des élèves et leurs parents. Mais, pour les acteurs de l’éducation nationale, il est trop tôt pour recourir à cette solution ultime. Ferdinand Konan N’Goran, inspecteur d’orientation, soutient qu’il y a encore du temps pour sauver l’année scolaire. « S’il y a lieu de reculer les dates des examens ou de réduire les congés, le gouvernement trouvera, sans doute une option pour boucler cette année scolaire », a-t-il dit, confiant. Pour l’heure, les élèves qui n’ont pas encore retrouvé le chemin de l’école depuis la fin des vacances de décembre, restent toujours sceptiques, redoutant des répercussions sur les résultats des examens à grand tirage (CEPE, EPC et Baccalauréat). Ils assistent impuissants au bras de fer entre le gouvernement et les enseignants.
Anthony NIAMKÉ