Mali : Le Phénix de Kangaba

L’attaque qu’a subi le campement Kangaba, devrait maintenir en éveil les autres pays africains menacés par le terrorisme.

Attaqué le 18 juin dernier, le Campement Kangaba, centre de villégiature situé à quelques kilomètres de Bamako, n’est pas resté fermé longtemps. Deux mois après, tel le phénix, il essaie de renaitre de ses cendres.

Dimanche 18 juin 2017. Il est 16 heures 30 minutes lorsque la nouvelle parvient aux populations bamakoises. Le Campement Kangaba, lieu réputé paradisiaque et très fréquenté par les expatriés, est attaqué par des terroristes. Bilan : deux civils tués, quatre blessés, quatre assaillants abattus, cinq autres capturés, une trentaine d’otages libérés et des zones majeures du campement parties en flammes. Deux mois après, cet établissement de renommé tente de panser ses blessures.

Renaissance Bâti sur une superficie d’environ 30 hectares, le Campement Kangaba doit son existence au Français Hervé Depardieu, qui, en 2007, a acquis cet espace pour la réalisation d’une plantation d’arbres de la variété « Gueni », très utilisée dans l’artisanat. C’est de là que lui viendra l’idée de la construction du « Campement Kangaba ». Un petit paradis où toutes les commodités sont réunies pour passer d’agréables moments de détente et de pur loisir. Chambres d’hôtel, bar, ateliers d’artisanat, potager, excursions, sports et autres, le tout dans un environnement écologique. Situé à Yirimadio, en périphérie de la capitale malienne, le campement Kangaba a depuis quelques semaines entrepris la reconstruction de son antre, dont une bonne partie a été détruite au cours de l’attaque. Les stigmates sont encore visibles et le retour de la clientèle se fait tout doucement. « Tout est ouvert depuis quelques jours et nous continuons la rénovation dans un nouvel esprit », confie à JDA la directrice, Marianne Montaut. Avec la réouverture, quelques clients reprennent leurs habitudes. « Je pense bien que, petit à petit, les choses redeviendront comme avant », espère-t-elle. Une petite satisfaction pour la directrice, qui garde l’espoir que le campement retrouve sa quiétude et son hospitalité d’antan. Avec la nostalgie d’un passé glorieux où, tous les week-ends, ce parc grouillait de monde, elle tente d’être optimiste quant à un retour prochain à la normale. Mais, pour cela, il faudra renforcer la sécurité afin de permettre à ce petit paradis de faire revivre aux Bamakois la programmation culturelle qui a fait sa particularité et son charme. Là-bas, comme à Bassam en mars 2016, l’élan de solidarité n’a pas manqué et les propriétaires des lieux n’ont pas cédé à la psychose. Hervé Depardieu avait demandé, bien avant l’incident, la création au Mali d’une police touristique chargée de la protection des hôtels, des lieux très fréquentés et des entreprises qui peuvent être des cibles pour les terroristes. En vain !

Anthony NIAMKE, envoyé spécial à Bamako  

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