La situation des enseignants des grandes écoles privées continue d’être préoccupante. Dans cet entretien, Guy Koné, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du supérieur privé (Synesup), revient sur les problèmes d’arriérés de salaires.
Quelle est la situation des enseignants des établissements supérieurs privés ?
Elle n’a pas évolué. Les enseignants sont toujours confrontés aux arriérés de salaires.
À combien peut-on estimer ces arriérés ?
Ces arriérés varient d’un établissement à un autre. Certains établissements payent correctement leurs enseignants. La difficulté pour faire une estimation correcte de la situation provient des enseignants eux-mêmes, qui ont souvent peur de signaler les salaires impayés dans leurs établissements.
Comment faites-vous face à cette situation ?
Nous avons rencontré en juin dernier le Sous-directeur de l’Enseignement supérieur privé. Il nous a demandé de faire la liste des enseignants qui ont des arriérés de salaires et des établissements concernés. Le ministère nous a signifié qu’ensuite les établissements qui ne paieront pas leurs travailleurs seront sanctionnés et n’auraient pas d’affectés de l’État. Mais lorsque nous sommes allé demander aux camarades auxquels leurs établissements doivent de l’argent de faire une liste, ils ont pris peur. Beaucoup n’ont pas encore réagi.
De quoi ont-ils peur ?
Ils ont peur de perdre leur emploi.
Qu’allez-vous faire ?
Nous allons continuer à les presser pour qu’ils acceptent de dénoncer les écoles qui ne payent pas leurs enseignants. Nous avons besoin que les promoteurs paient nos arriérés de salaires.
Y a-t-il des conséquences sur la qualité de l’enseignement ?
Oui, le fait d’avoir des salaires impayés empêche l’enseignant d’être efficace. Certains n’ont même pas le prix du transport pour venir travailler. Il faut mettre fin à cette situation.
Quelle est la situation au niveau des soutenances ?
Nous avons là aussi des arriérés. Les soutenances de décembre 2019 n’ont pas encore été payées. Les soutenances d’avril et de décembre 2020 également. À cause de cela, les soutenances d’avril dernier ont eu lieu en mai. Les prochaines sont prévues pour décembre 2021. Mais nous exigeons que les arriérés soient d’abord payés.
Un Collectif d’enseignants des établissements supérieurs privés, dont le Synesup fait partie, a annoncé un sit-in le 18 octobre prochain pour protester contre les orientations mal faites dans les grandes écoles…
Le Synesup a été cité comme faisant partie de ce Collectif, mais nous ne nous reconnaissons pas dans cette déclaration. Le Synesup ne prendra part à aucun sit-in.
Entretien réalisé par Raphaël TANOH