Les VTC font partie du paysage du transport urbain abidjanais depuis quelques années. Ces nouveaux acteurs entendent bien révolutionner le secteur du transport individuel, jusque-là dominé par les taxis compteur.
C’est sous l’appellation Voiture de transport avec chauffeur (VTC), que les sociétés « Taxi Jet »,«Africab », « Drive » et « Izicab» sont reconnues. Elles offrent des services et un confort optimal pour séduire les usagers.
Service de standing
Connus pour leurs véhicules moyen et haut de gamme, ces VTC attirent le plus souvent des clients d’un certain standing. Hommes d’affaires ou fonctionnaires internationaux de passage en vantent les mérites, comme Richmond Adou, entrepreneur, pour qui la climatisation à bord, l’accès à Internet, ou la ponctualité, sont des atouts qui guident son choix. À cela s’ajoutent la courtoisie et la bonne présentation des chauffeurs, ainsi que la sécurité d’un prix communiqué d’avance.
Résistance
Malgré ces commodités, la majorité des Abidjanais reste fidèle aux 12 000 taxis compteur qui sillonnent la capitale économique. Non seulement pour leur nombre important, mais surtout pour leurs tarifs moins élevés. Chez « Drive », les trajets sont facturés à partir de 5 000 francs CFA dans la ville, et à partir de 15 000 francs CFA pour les trans- ferts depuis ou vers l’aéroport. Dans un taxi, la clientèle moins aisée peut négocier le prix de la course.
Une concurrence déloyale
Le secteur était déjà en crise avant l’arrivée des VTC. De 30 000 à 40 000 francs CFA il y a une quinzaine d’années, la recette quotidienne est tombée depuis à 17 000 francs CFA, explique Ousmane Sacko, chauffeur de taxi compteur. Les VTC ne sont donc pas les bienvenus pour lui et ses collègues, qui parlent de concurrence déloyale et illégale. Ils les accusent de ne respecter aucune des conditions prévues par la loi, notamment l’agrément du ministère des Transports. Face au silence radio du ministère de tutelle, les chauffeurs de taxi comptent tout mettre en œuvre pour se défendre ainsi que les 40 000 emplois du secteur. « Si nous constatons la démission de l’État, alors nous serons dans l’obligation de nous défendre nous-mêmes par les moyens qui nous sont propres, et cela, dans les meilleurs délais », déclarait en août dernier Adama Coulibaly, responsable syndical.
AntHony NIAMKÉ