Depuis le 27 mai, les musulmans de Côte d’Ivoire ont entamé le jeûne du mois de ramadan. JDA a interrogé l’imam de la mosquée de l’Université de Cocody, Bramassi Bamba, qui nous éclaire sur l’un des piliers de l’islam.
Pouvez-vous nous donner le sens et les conditions du jeûne?
Le jeûne du mois de ramadan est le quatrième pilier de l’islam, ce qui en fait une obligation religieuse majeure. Le jeûne consiste à s’abstenir de boire, de manger, d’avoir des rapports sexuels pendant la journée avec son épouse et de tout autre acte pouvant rompre le jeûne, et ce de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Le jeûne a été prescrit aux musulmans dans le but de leur permettre d’acquérir la piété. C’est cette qualité qui les rend aptes à vivre en société et à mener une vie qui leur assure le salut dans l’au-delà. Il apprend à travers cette pratique à ressentir ce que peut être la situation de ceux qui manquent souvent de moyens. Il est obligatoire pour tout musulman sain d’esprit, pubère, en bonne santé et résident. Les personnes âgées, les voyageurs, les femmes en état de menstrues ou de lochies ainsi que les malades en sont dispensés.
Ne pensez-vous pas que le jeûne perd de plus en plus son caractère culturel et spirituel auprès de certains musulmans ?
Il faut dire que le jeûne est avant tout spirituel. Certains musulmans, en effet, peuvent ne pas bien comprendre le sens du jeûne de ramadan. Ce qui est fort dommage car sans cette compréhension, on ne peut pleinement profiter de cette adoration. On assiste malheureusement au gaspillage de la nourriture, à des comportements malveillants comme les palabres et les injures, comme si on jeûnait pour ou contre quelqu’un. Tout ceci est fort regrettable.
Il est constaté que certains parents musulmans obligent leurs enfants à observer le jeûne. Est-ce une bonne pratique vis-à-vis de la religion ?
Le jeûne du mois de ramadan n’est pas une obligation pour les enfants non pubères. Cependant, il est conseillé aux parents d’encourager les enfants à jeûner, tel était le comportement des premiers croyants pendant la période prophétique. Il s’agit de motiver et non d’obliger. Beaucoup de fois, les enfants le font de bon cœur et se concurrencent même.
Propos recueillis par Anthony NIAMKE