À quelques jours de la célébration de la tabaski, les familles musulmanes se mobilisent pour bien préparer cette fête qui commémore la soumission d’Abraham à Allah. Parfois au prix de mille efforts.
Du marché Gouro à Adjamé, à celui de Marcory, en passant par Treichville, Angré (Cocovico), le constat reste le même partout : un monde fou dans les rues prend d’assaut les étals, et un trafic très dense rend les déplacements difficiles. La raison est toute simple : s’offrir des vêtements et divers autres articles pour la Tabaski, ou l’Aïd el Kebir, grande fête musulmane rappelant le sacrifice d’Abraham à son Dieu, que les musulmans commémorent traditionnellement en sacrifiant un animal.
La course au mouton
Au cœur de cette fête, le mouton. Pour les musulmans, autant que faire se peut, tout doit être mis en œuvre pour l’acquérir. Cela impose parfois de gros efforts financiers. à en croire Abdoul Kader Traoré et edmond Koulibaly, joints au téléphone, il faut cette année débourser entre 100 000 et 200 000 francs CFA pour espérer avoir un mouton bien en point. Un sacrifice avant l’heure, pour ainsi dire. Pour ceux qui ne peuvent réunir un tel montant, la solution est de s’associer à plusieurs afin d’acheter un bœuf, dont le prix varie entre 300 000 ’ ’ et 500 000 francs CFA. Pour ceux qui ne peuvent s’inscrire dans l’un de ces cas de figure, libre à eux de s’offrir un poulet ou espérer bénéficier des grâces des plus nantis.
Les couturiers débordés
La Tabaski, est une occasion rêvée pour certains professionnels de faire de bonnes affaires. et Ahmed Konaté, couturier, ne dit pas le contraire. Son atelier de broderie situé à « Adjamé-Williansville » ne ferme presque plus depuis des jours. Ses clients n’hésitent pas à attendre patiemment, dans l’espoir de retirer leurs habits de fête. « Nous passons des nuits entières sur nos ma- chines afin d’honorer les rendez-vous que nous donnons à nos clients. Avec la grâce d’Allah, nous espérons pouvoir tenir parole », affirme Ahmed. Si pour certains, l’argent fait encore défaut cette année, la Tabaski est tout de même une occasion de communion, ouverte aux non musulmans, et qui s’annonce sous de bons auspices.
Anthony NIAMKE