Après les grèves qu’elle a initiée l’année dernière dans le primaire et le secondaire publique, la Cosefci explique son plan de bataille cette année.
Où en êtes-vous avec les négociations concernant vos points de revendications, notamment la revalorisation de l’indemnité de logement et la suppression des cours le mercredi ?
La Cosefci, lors de la lutte de l’année dernière, a obtenu un cadre de négociation avec le gouvernement. A Grand-Bassam et à Abidjan, des discussions ont eu lieu pour solutionner nos problèmes. Nous avons consigné nos propositions. Chaque point de négociations a été présenté au gouvernement. Nous attendions le Premier ministre.
Vous l’attendez toujours ?
La date c’était avant mai. Mais jusque-là rien n’est fait. Avec l’intervention des chefs coutumiers et des rois, nous avons participé aux examens de fin d’année et laisser le temps de trois mois aux autorités. Mais après ce temps, le dialogue est resté au point mort, malgré nos interpellations. C’est à ce stade que nous sommes aujourd’hui.
Quelle sera votre attitude cette année ?
Cette année nous sommes en train de faire une tournée de mobilisation qui va aboutir sur une assemblée générale le 09 novembre procahin. Cette assemblée générale va nous donner des orientations.
Pensez-vous que le gouvernement va fléchir devant vos revendications, notamment la question de la revalorisation de l’indemnité de logement ?
Nous ne nous sommes pas entendus sur pratiquement toutes les questions, il n’y a que sur l’instauration d’une prime aux examens de fin d’année que nous nous sommes entendu. Mais nous allons continuer.
L’Intersyndicale des enseignants du préscolaire et du primaire affirme avoir eu plusieurs acquis grâce aux négociation, mais vous, non parce que vous avez quitté la table de négociation…
Nous sommes une structure de lutte pour les enseignants. Nous demandons toujours aux enseignants ce qu’ils entendent faire. A ce titre, quand nos mandants nous demandent d’initier une grève, nous le faisons. C’est l’assemblée générale qui est souveraine. Nous ne mènerons jamais d’actions au détriment des enseignants de Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas eu gain de cause, certes, mais nous ne pensons pas avoir fauté quelques part.
Les enseignants de Côte d’Ivoire sont-ils unis ?
Certains de nos points de revendications se recoupent. D’autres, pas. Nous sommes tous enseignants mais nous n’avons pas les mêmes préoccupations. Mais les enseignants de Côte d’Ivoire sont unis sur leurs revendications. Ce sont les actions menées çà et là qui tendent à montrer le contraire.
La plainte que vous avez portée contre le gouvernement pour le gel de vos comptes, avance-t-elle ?
En effet lors des grèves, nous avons fait l’objet de gel de compte, ce qui n’est pas du tout normal. La Cosefci, en toute responsabilité, a donc entamé une action en justice, voir la justice sociale régner et voir aussi les victimes être dédommagées. Malheureusement les procès à chaque foi ont été reportés.
N’était-ce pas juste une plainte pour la forme ?
Pas du tout. C’est inadmissible ce qui s’est passé et allons aller jusqu’au bout.
Y a-t-il une chance que cette plainte aboutisse ?
Oui, nous y croyons.
Des dysfonctionnements ont été signalés çà et là au démarrage de la couverture maladie universelle (CMU). Comment vivez-vous cela ?
Effectivement il y a des problèmes depuis la mise en œuvre de la couverture maladie universelle, plus précisément l’arrimage CMU-Mugefci. Des fonctionnaires n’arrivent plus à se faire soigner. Une réunion du comité directeur de la Cosefci a déjà eu lieu pour examiner la question. À la suite de cela nous avons entamé une démarche d’information au sein de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et de la Mugefci pour comprendre ce qui ne va pas. A l’assemblée générale du 09 novembre prochain nous allons décider de la conduite à tenir. Mais, il faut noter que déjà l’année dernière, nous avions attiré l’attention des autorités sur ce type de problème.
Entretien réalisé par Raphaël TANOH