Jusque-là dans l’attente, de nombreux syndicats de la Fonction publique se préparent à entrer en grève. Des mouvements qui pourraient en inciter d’autres à débrayer.
On le craignait ! Le front social pourrait bien s’embraser dans les jours qui viennent. Au niveau de l’Éducation nationale, après la menace de la Coalition des enseignants du secteur éducation/formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI) de débrayer le 28 janvier prochain, le Mouvement pour l’épanouissement des syndicats du secteur éducation/formation et de la recherche scientifique (MESEF - RS), vient d’interpeller les autorités. Au cours d’une conférence de presse, samedi dernier, l’organisation a invité « instamment le gouvernement à ouvrir les négociations » sur ses revendications, la revalorisation salariale par la bonification indiciaire ou par le relèvement du taux d’indice et les accessoires de salaire, dont l’indemnité de logement. Tout comme le public, le secondaire privé est également menacé. Le Syndicat national des enseignants et des personnels du privé laïc de Côte d’Ivoire (SYNEPPLACI) a débuté une grève mardi, pour une période illimitée.
Paralysie « Remise de l’arrêté portant revalorisation des barèmes des salaires minima catégoriels conventionnels 2015 dans le secteur de l’enseignement privé laïc et confessionnel, au taux de 9% pour le privé laïc et 5% pour le privé confessionnel, conformément aux accords des parties en date d’août 2016, sous l’égide du ministre de l’Emploi et de la protection sociale, mise à jour des barèmes des salaires de 1994, 1995, 1996, 1998 et 2015, remboursement de la somme de 219 541 890 FCFA (soit 15% des 1 463 612 602 FCFA de la Spéciale dévaluation) due par l’État », énumère Oumar Camara, Secrétaire général du syndicat. En embuscade, le Mouvement action contre la grande injustice sociale au sein de la Fonction publique (MACGI). Constitué de 19 syndicats, il vient d’annoncer une grève du 23 au 31 janvier 2020. Selon Ibrahim Ouattara, Président du collège des Secrétaires généraux du MACGI, le ministère de la Fonction publique n’a pas été attentif à leurs revendications. Il s’agit, entre autres, de l’élargissement de l'indemnité contributive au logement au profit de tous les fonctionnaires et agents de l'État qui en sont exclus, de l’instauration de primes et de l’octroi d’indemnités spécifiques aux emplois qui n'en bénéficient pas alors qu'ils y ont droit. Plusieurs ministères sont menacés de paralysie. « Ce sont des syndicats avec lesquels le ministère a entrepris des discussions, mais ils sont pressés et veulent tout obtenir par la force », se contente de commenter un proche collaborateur du ministre de la Fonction publique, le général Issa Coulibaly.
Raphaël TANOH