Combien y a-t-il de demandeurs d’emplois en Côte d’Ivoire. Combien ont obtenu un travail ces dernières années ? Ces questions reviennent de façon récurrente et légitime dans les débats, dans un pays où la main d’œuvre est abondante et très jeune.
Fin janvier, le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’emploi des jeunes et du service civique, Sidy Tiémoko Touré, se basant sur les chiffres du Bureau international du travail (BIT), estimait le taux de chômage en Côte d’Ivoire à 2,6 %. La vague d’indignation qui s’en est suivie en dit long sur l’importance que revêt la question. Pour lever les équivoques autour des sujets liés à l’emploi et vulgariser les stratégies du gouvernement pour endiguer le phénomène, les autorités organisent du 10 au 13 avril 2018 la « Semaine nationale de l’emploi ». Selon les experts, l’autonomisation des jeunes se fera dans trois secteurs principaux : l’industrialisation, les technologies de l’information et l’agriculture.
Assises de trop ? Des études prospectives en Afrique prévoient une population de 512 millions de jeunes en 2025. Les taux les plus élevés du monde concernant le chômage des jeunes et le niveau de pauvreté dans l’emploi sont aussi enregistrés sur le continent. C’est pourquoi la BAD a décidé d’accompagner ses pays membres dans une stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique pour la période 2016 – 2025. Elle vise la création de près de 25 millions d’emplois dans ces États durant la prochaine décennie. Les objectifs en Côte d’Ivoire sont entre autres de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes dans le secteur de l’agribusiness et de créer une plateforme d’échanges et de rencontre entre demandeurs d’emplois, employeurs, jeunes entrepreneurs, entreprises et partenaires de l’insertion professionnelle : patronat, collectivités territoriales et organisations régionales et internationales. La Côte d’Ivoire n’en est également pas à ses premières assises pour l’emploi des jeunes, dont les résultats sont toujours attendus. Les cibles sont les jeunes en quête de premier emploi, les jeunes diplômés, les porteurs de projets et les jeunes entrepreneurs agricoles des autres pays africains. Selon Jean-Louis Kouadio, administrateur à l’Agence, ce sont environ « 10 000 jeunes demandeurs d’emplois » inscrits sur le site Web de l’Agence pour l’emploi des jeunes qui ont été accompagnés lors des précédentes éditions. Cette année, 25 000 visiteurs sont attendus au Palais de la culture et sur les autres sites de la « Semaine de l’emploi ». Des chiffres encore loin du compte.
Malick SANGARÉ