Le CEPE, le BEPC et le baccalauréat se sont tenus dans un contexte sanitaire inédit. Entre port du masque et apprentissage accéléré, les candidats ont tenté de faire de leur mieux. Mais les premiers résultats montrent qu’ils ont été touchés par la pandémie à coronavirus.
53,17%, c’est le taux de réussite national au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) cette année. Un résultat en nette baisse par rapport à l’année dernière, à plus de 57%. Selon Mariam Dosso Nimaga, la Directrice des examens et concours de Côte d’Ivoire (DECO), la Covid-19 est passée par là. « Comme toutes les activités socioéconomiques, l’examen du BEPC a été impacté par la pandémie, dans sa préparation comme dans son exécution », a-t-elle reconnu. Depuis le 27 juillet, environ 300 000 candidats ont débuté les épreuves écrites du baccalauréat 2020. Objectif : améliorer le taux de réussite, qui a chuté en 2019, passant de 46,09% en 2018 à 41,2%. Dans un contexte sanitaire inédit, où la pédagogie habituelle a fait cruellement défaut et où des notions telles que les cours en ligne sont intervenues à un moment où à un autre de l’année, c’est quasiment mission impossible.
Sacrifiés ? Vu plutôt comme celui d’une année de sacrifices, certains observateurs s’échinent à dire que le baccalauréat 2020 sera l’un des plus sérieux. « Les diplômes ont-ils déjà eu de la valeur depuis dix ans en Côte d’Ivoire ? Au contraire, cette année au moins, je crois qu’ils auront plus de valeur. Les élèves sont restés concentrés, il n’y a pas eu de grève. Le peu de cours qu’ils ont fait, ils l’ont fait avec sérieux», dit par exemple Edouard Aka, Président de l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (UNAPEECI). Cependant, si les grèves n’ont pas fait partie du quotidien des apprenants, l’interruption des cours pendant plusieurs semaines et le système de double vacation instauré dans les écoles les ont désavantagés. Les explications ont souvent manqué dans la dispensation des cours », signifie Ekoun Kouassi, le Secrétaire général du Syndicat des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (SYNESCI). Diplômes sérieux, légers ou généreux, cette année ? Pour Karamoko Traoré, Secrétaire général du Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI), il ne faut voir cette session comme celle d’une année de sacrifices. « Je pense qu’on doit tous respecter les efforts faits par le gouvernement pour maintenir les examens et encourager les candidats », note-t-il.
Raphaël TANOH