Ekoun Kouassi est le secrétaire général national nouvellement réélu du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci). Il revient sur la grogne qui secoue le secteur.
Malgré les annonces rassurantes de la ministre l’Education nationale et de l’alphabétisation, en ce début d’année, les enseignants ont déterré la hâche de guerre. En cause, le silence radio autour de l’une de leurs revendications phares : la prime d’incitation. « Il s’agit d’une somme versée à un salarié, en plus de son salaire, à titre d’incitation, de récompense. Aujourd’hui, c’est l’exode des enseignants vers d’autres ministères. Nous avons de plus en plus du mal à exercer notre métier. Des enseignants gèrent des classes de 80 élèves. Certains ont 10 classes de cet effectif. Donc, 800 élèves à évaluer par trimestre. Environ 4 800 copies par trimestre à corriger et autant de bulletins de notes à remplir. En plus de cela, il y a l’environnement scolaire, de plus en plus dégradé. Des élèves bastonnent leurs enseignants. Avec le stress, certains enseignants sont victimes d’hypertension, d’asthme. Pour amener les travailleurs à rester dans ce secteur, à ne pas déserter, il faut les inciter. D’où la prime d’incitation que nous demandons », fait savoir Ekoun Kouassi, le secrétaire général national nouvellement réélu du Syndicat national des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire (Synesci). Réunis en bloc avec les autres faitières du secteur, les enseignants menacent de débrayer. La ministre l’Education nationale et de l’alphabétisation, Prof. Mariatou Koné, les a reçus ce lundi à son cabinet. Et les enseignants espèrent que leurs doléances seront étudiées.
« Si rien n’est fait sur ces sujets, l’année scolaire sera perturbée, les 15, 16 et 17 octobre prochains. Nous voulons juste des réponses », ajoute M. Kouassi. Depuis le 21 février 2023, d’après lui, des discussions ont été entamées autour de cette revendication. « Sur les 82 doléances, nous en avons sélectionnées 7, qui sont prioritaires. Elles ont été remises à la ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation. Parmi ces revendications, seulement celles portant sur la suppression des cours le mercredi et l’arrêté autorisant les directeurs d’écoles à être syndicalistes, ont été accordées. Pour le reste, en presque deux ans, nous n’avons eu aucune réponse », déplore-t-il. Les autres revendications phares ? Les primes d’incitation, l’institution d’une administration scolaire, avec un profil de carrière et de nouveaux emplois. Aussi, que les ponctions sur salaires effectuées en 2019, soient reversées. Sans oublier, la promotion des instituteurs adjoints. Un préavis a été déposé par l’ensemble des syndicats.
Jonathan Largaton