C’est un pavé dans la marre, concernant le processus des élections sociales entamé depuis maintenant plusieurs semaines. La centrale syndicale Humanisme (CSH) et l’Union nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Unatr-ci), dénoncent le non-respect des règles dans l’organisation de ce scrutin. Au cours d’une conférence de presse conjointement la semaine dernière à Adjamé, Mamadou Soro, secrétaire générale de la CSH et Yves Kodibo, président de l’Unatr-ci ont appelé le ministre de l’Emploi et de la protection sociale à se pencher sur le problème. Les travaux de l’atelier de Grand-Bassam, disent-ils, organisés en prélude à ces élections, ce sont déroulés dans les règles du tripartisme. Ces travaux, d’après Mamadou Soro, ont produit de bonnes recommandations. Malheureusement certains collaborateurs du ministre de l’Emploi, pour la CSH et l’UNATR-CI, désignés à l'effet de conduire le processus, « ont fait fi de ces recommandations et ont tenté de faire un forcing, avec un calendrier impossible à tenir». Les deux structures donc demandent l'existence d'un guide électoral consensuel et le respect de l'esprit des conclusions consensuelles de l'atelier de Grand-Bassam tenu du 21 au 23 janvier dernier. « Monsieur le ministre, pour des élections professionnelles inclusives et participatives, l'UNATR-CI et Humanisme sollicitent votre volonté de travailler à faire du processus des élections sociales, un processus véritablement démocratique », a indiqué Mamadou Soro. Les deux organisations accusent des collaborateurs du ministre Pascal Abinan « d'entretenir l'exclusion » contrairement aux conclusions de l'atelier de Grand-Bassam en confiant à la Commission consultative du travail ( CCT), « une structure où ne siègent pas l'UNATR-CI et Humanisme», le soin « d'adopter les textes» devant organiser la reprise de ces élections sociales. Pour eux, les délibérations de la CCT, le 09 août 2019, ne sauraient engager l'UNATR-CI et Humanisme.
Raphaël TANOH