Le gouvernement a lancé le 2 août la 3ème édition de l’opération « Vacances sécurisées ». Une action d’envergure qui intervient dans un contexte où la question sécuritaire est délicate.
Le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakité, a procédé au lancement de l’opération « Vacances sécurisées 2018 ». Forte de 1 500 policiers, gendarmes et militaires répartis sur l’ensemble du territoire national, elle intervient dans un contexte de tensions politiques. « Epervier 3 » était prévue pour s’étendre jusqu’au premier trimestre 2018. Mais le passage de témoin s’est fait à un moment où l’insécurité évoluait en dents de scie. Hold up sur le pont Félix Houphouët-Boigny, massacre d’un jeune à Treichville en février, attaque de la résidence du Sous-préfet de Boli, dans le département de Didiévi en mars, etc. Même « s’il n’y a pas d’insécurité zéro », il faudra intensifier les efforts dans certaines communes, où l’activité criminelle a gagné en intensité, Yopougon Koweït (bagarres entre gangs armés), Treichville - Biafra (agressions récurrentes), Marcory (braquages). Et surtout Abobo, comme l’a compris le ministre en choisissant cette commune comme lieu de lancement de l’opération. Pour Sidiki Diakité, le taux de criminalité y est assez élevé. « Il n’y a que ces dernières semaines que le calme est revenu ici. Dans la période entourant le mois de Ramadan, par exemple, le taux de criminalité était tel que la population a été obligée de réagir. Environ 8 personnes prises en flagrants délits de vols ou d’agressions ont été tuées, derrière les rails, par les riverains», explique Choilio Touré, Président de l’Association des frères d’Abobo. Tout porte à croire que le banditisme et la criminalité pourraient gagner en intensité pendant les vacances. «C’est une période où il y a beaucoup de mouvement, donc une période sensible », a souligné M. Diakité. Afin de permettre à « chaque famille, à chaque Ivoirien, à chaque élève et à chaque non élève de passer les vacances scolaires dans la sécurité, la sérénité, la tranquillité et dans la confiance totale», les autorités n’ont d’autre choix que de compter sur la collaboration de la population, ce qui n’est pas aisé. « Depuis le 27 septembre dernier, le gouvernement a demandé l’intensification des opérations d’envergure. C’est ce qui se passe. Quand une opération s’achève, une autre prend le relais pour empêcher la criminalité de se développer. Aujourd’hui, il y a des communes où le travail est difficile parce que la population refuse de collaborer », explique un proche collaborateur du ministre.
Raphaël TANOH