Traite des enfants : le mal persiste

L’État ivoirien compte mettre fin à ce phénomène qui touche des enfants très jeunes.

Six enfants ivoiriens ont été interceptés à Agadez au Niger, puis ramenés au pays le mardi dernier. traite ou exploitation de mineurs, nul ne le sait encore, mais l’état continue de lutter contre ce phénomène qui persiste.

Le retour en Côte d’Ivoire, mardi dernier, de six enfants ivoiriens, dont deux garçons et quatre fillettes, a soulagé les familles qui avaient perdu de vue leurs progénitures depuis quelques temps. Une satisfaction pour l’État, qui poursuit sa lutte contre la traite transfrontalière. À ce jour, environ 4 000 enfants seraient encore victimes de cette forme d’exploitation, selon des études récemment citées par Dominique Ouattara, épouse du Président de la République. Pour la fondation International Cocoa Initiative (ICI), plus de 300 000 mineurs seraient encore utilisés à travailler dans les champs de cacao.

Business juteux

Et selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), le trafic d’enfants en Afrique est estimé à 32 milliards de dollars. D’après un document réalisé en septembre 2011 par la chaine franco-allemande Arte, cette pratique continue de prospérer entre le Mali et la Côte d’Ivoire, alimentée par des enfants enlevés à l’insu de leurs parents, mais parfois avec leur complicité. Ces enfants, dont l’âge varie entre 12 et 18 ans, seraient livrés au prix de 150 000 francs CFA environ.

L’État contre-attaque

Pour mettre fin à cette pratique, plusieurs actions ont été ini- ’ ’ tiées par la Côte d’Ivoire, en collaboration avec les pays voisins que sont le Burkina Faso, le Mali, et le Ghana. Résultat, ces dernières années, environ 23 personnes ont été jugées, dont 18 condamnées à des peines d’emprisonnement ferme. Pour rappel les Premières dames de Côte d’Ivoire et du Ghana, Dominique Ouattara et Lordina Dramani, ont, signé en septembre à Abidjan, une déclaration conjointe matérialisant leur engagement à lutter ensemble contre la traite transfrontalière et les pires formes de travail des enfants. En vue de consolider ces bons points, la fondation « Children of Africa », dirigée par la Première dame ivoirienne, a annoncé la construction de trois centres d’accueil en faveur des enfants victimes de travail et de maltraitance, au début de 2016. Pour sa part, la fondation suisse Jacobs compte consacrer une enveloppe de 30 milliards de franc CFA à un programme spécialement destiné aux enfants rescapés du travail dans les zones cacaoyères.

Anthony Niamké

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