La Côte d’Ivoire est passée de la 66ème place en 2021 à la place 37 eme en 2022 au classement de la liberté de la presse rendu public par Reporter sans frontières ce mardi 3 mai.
La 20e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF révèle une double polarisation, amplifiée par le chaos informationnel : polarisation des médias entraînant des fractures à l’intérieur des pays et polarisation entre les États sur le plan international.
Dans les régimes démocratiques, la polarisation médiatique renforce et entretient les clivages internes aux sociétés, par exemple aux États-Unis (42e), malgré l’élection du démocrate Joe Biden. Le regain des tensions sociales et politiques est accéléré par les réseaux sociaux et de nouveaux médias d’opinion, notamment en France (26e). Dans certaines “démocraties illibérales”, la répression de la presse indépendante est un facteur de polarisation intense. En Pologne (66e) par exemple, les autorités ont consolidé le contrôle de l’audiovisuel public et leur stratégie de « recolonisation » des médias privés.
Le trio de tête des pays nordiques - Norvège, Danemark et Suède - reste le modèle démocratique où s’épanouit la liberté d’expression et cette année, grâce à un changement de gouvernement en Moldavie (40e) et en Bulgarie (91e), ces deux pays se distinguent par l’espoir d’une amélioration de la situation des journalistes, même si les médias y sont encore essentiellement détenus ou contrôlés par des oligarques.
Un nombre record de pays sont en “situation très grave”. Douze pays au total intègrent la liste rouge de notre classement, dont le Bélarus (153e) et la Russie (155e). Parmi les pays les plus répressifs pour la presse, la Birmanie (176e), où le coup d’État de février 2021 a brutalement ramené la situation des journalistes dix ans en arrière, figure désormais aux côtés de la Corée du Nord (180e), de l’Érythrée (179e), de l’Iran (178e), du Turkménistan (177e) et de la Chine.
ASD