Dans cet entretien, Sylla Vazoumana explique les raisons qui retardent la réhabilitation du CHU de Yopougon.
Après une pluie sur la capitale économique, des images montrant le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yopougon avec des fuites d’eau ont inquiété. Comment expliquez-vous le retard dans la réhabilitation ?
Nous avons été parmi les premiers à dénoncer le fait que le bâtiment tombe en ruines. La fermeture du centre faisait partie de nos points de discussions avec les autorités. Nous avions exigé que cela soit fait au plus vite. Mais, après échanges avec la direction du CHU et le ministère de la Santé et de l’hygiène publique, il a été décidé qu’elle aurait lieu avant la fin de l’année. C’est le mois d’octobre qui a été officiellement annoncé.
On a senti de l’hésitation dans cette prise de décision. Qu’est-ce qui rend ce CHU aussi difficile à fermer ?
Il s’agit d’un centre qui regroupe beaucoup de services. Les fermer tous créerait un grand vide. Et comme la réhabilitation peut prendre du temps, cela aura d’énormes inconvénients pour les populations. C’est ce qui retarde les choses. Il faut s’occuper de ces milliers de personnes qui auront besoin de soins.
Qu’en est-il de l’hôpital général de Yopougon-Attié (l’ex-PMI) et du CHU d’Angré, qui a été inauguré en fanfare ?
L’hôpital général de Yopougon-Attié est prêt. Mais ce n’est pas le cas du CHU d’Angré. Or, il faut au moins un autre CHU pour accueillir les malades pendant la fermeture du CHU de Yopougon.
Il y a tout de même longtemps que le CHU d’Angré aurait dû être prêt.
Oui, le CHU d’Angré, il faut le dire, a été mal construit. Ce qui fait que de nombreux services ne peuvent pas fonctionner. Il faut revoir les plans. C’est ce que les autorités s’attèlent à faire. Nous pensons qu’il sera prêt à la fermeture du CHU de Yopougon.
La question de la réhabilitation des hôpitaux a été évoquée par les autorités, mais à ce niveau il y a urgence. Outre le CHU de Yopougon, il y a les hôpitaux généraux, tel celui de Koumassi, qui ont besoin de retouches…
Oui, il y a urgence à ce niveau. Mais le gouvernement le sait et a inclus non seulement la réhabilitation des hôpitaux dans son programme 2019 - 2020, mais aussi la construction d’autres structures. Il faut juste dérouler ce programme au plus vite. Nous le voyons avec ce qui se passe à Yopougon.
Raphaël TANOH