Les fonctionnaires menacent de déclencher une nouvelle grève du 9 au 13 janvier 2017, pour protester contre la réforme des retraites. Face à un gouvernement qui campe sur sa position, l’intersyndicale veut passer à une autre étape.
Décidée en 2012 et entrée en vigueur en mai 2015, la nouvelle réforme sur le régime de pension des retraites constitue depuis novembre, une pomme de discorde entre le gouver- nement et les fonctionnaires. Cette reforme prévoit, entre autres, une augmentation du taux de cotisation des fonctionnaires, contre une baisse de leurs avoirs à la retraite. Après un bras de fer au mois de novembre, qui a débouché sur plusieurs jours de grève, le second round s’annonce pour le début de l’année 2017, avec un préavis de grève de 5 jours, du 9 au 13 janvier.
Dos à dos
Joint au téléphone, Théodore Gnagna Zadi, le président de la Plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public, annonce la reprise des discussions avec le gouverne- ment dans le cadre d’un atelier sur les questions qui les opposent. « Le gouvernement a décidé d’ouvrir les négociations du 21 au 22 décembre avec la Plateforme, pour traiter de la question urgente de la retraite », se réjouit-il. Pour- tant, du côté du ministère de la Fonction publique et de la Modernisation administrative, on précise qu’il s’agit plutôt d’un atelier destiné à expliquer la nouvelle réforme non comprise par les fonction- naires. Un dialogue de sourds s’annonce ainsi pour les jours à venir, chacun campant sur sa position. Pour le gouvernement, pas question de reculer, alors que les fonctionnaires refusent de laisser cette réforme s’installer.
Agenda caché ?
Pour prendre le dessus, chaque camp veut jouer la montre. Du côté gouvernemental, on pointe un doigt accusateur vers l’opposition, qui serait derrière toutes ces revendications. « Ayant échoué sur le terrain politique, certains syndicats adossés à des partis politiques espèrent bloquer l’action gouvernementale », explique un cadre du ministère de la Fonction publique qui, pour étayer ses accusations, se réfère aux revendications politiques de certaines centrales syndicales qui ont saisi l’occasion de la fête du travail le 1er mai, pour demander la libération des « prisonniers politiques ». Mais pour Théodore Gnagna Zadi, le gouvernement gagnerait à se pencher sérieusement sur leurs revendications « d’ordre corporatiste ».
Anthony NIAMKÉ