Dans cet entretien, Claude Kadio Aka, Président de l’organisation des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (OPEECI), revient sur les mesures sanitaires prises pour l’école.
Après l’intérieur du pays, les écoles à Abidjan sont ouvertes. Soutenez-vous cette décision ?
Le gouvernement a promis mettre tout à la disposition de l’école, mais ce n’est pas ce que nous constatons. D’abord, le fait de laisser partir les enseignants à l’intérieur sans contrôle pose problème. Certains ont fait des tests et sans même attendre les résultats ils sont partis dans des villes de l’intérieur. Lorsqu’on a constaté que certains tests était positifs, il a fallu demander aux concernés de revenir à Abidjan, mais, en attendant, ils ont été en contact avec d’autres personnes. Tout cela ne nous rassure pas. À ce niveau, il y a eu de nombreux dysfonctionnements.
Avant la reprise des cours à Abidjan, fallait-il faire passer des tests aux élèves, enseignants et personnels administratifs ?
Oui. Les enseignants, les encadreurs, les élèves doivent être protégés en cette période. On a ouvert les classes alors que toutes les conditions n’étaient pas réunies. Dans de nombreuses écoles, les élèves n’ont pas de masques. Les mesures de distanciation ne sont pas respectées. Les élèves se baladent bras dessus, bras dessous. Et il n’y a pas assez de seaux d’eau pour se laver les mains.
Que proposez-vous ?
Pour commencer, nous demandons que les autorités mettent en vacances les élèves des classes intermédiaires. Voyez les élèves du primaire auxquels on demande de porter des masques : ils ne savent même pas ce que c’est qu’un cache-nez. Ils le portent parce qu’ils croient qu’on va les punir s’ils ne le font pas. La plupart n’en font pas un bon usage. Et donc, en fin de compte, le masque ne leur sert à rien. Toutes ces mesures sont vaines.
Que faire pour l’année scolaire ?
Beaucoup de gens me demandent cela, mais je leur réponds la santé d’abord. Les parents préfèrent leurs enfants vivants auprès d’eux, plutôt que de vouloir en faire des intellectuels qui passent de vie à trépas. Il faut maintenir les élèves des classes d’examen et laisser les autres aller en vacances, pour préserver la santé de milliers de personnes. Quitte à rattraper le reste des cours à la rentrée prochaine.
Raphaël TANOH