Abobo, Adjamé, Williamsville et Yopougon. Au total, plus de 200 familles déguerpies depuis 2014 par le ministère de la Construction, du logement et de l’urbanisme dans le cadre de l’opération ville propre, attendent d’être dédommagées.
Selon Moussa Sidibé, le président du collectif des personnes déguerpies qui a contacté la rédaction de Nord-Sud, plusieurs personnes parmi eux ont déjà perdu la vie et d’autres sont dans le dénuement total. « Après des tractations avec le ministère de la Construction, il a été décidé en conseil des ministres de nous payer et l’argent a été décaissé. Mais jusque-là ça traîne. En 2020, seulement 26 personnes ont été payées et on nous dit que cette année, seulement 20 personnes le seront. Si l’argent est là qu’est-ce qu’on attend pour nous payer ? », déplore M. Sidibé. Au total, selon lui, ce sont environ 4 milliards FCFA que ces familles doivent recevoir.
Les montants de leurs dédommagements varient entre 2 et 30 millions francs CFA, d’après Moussa Sidibé. Afin de comprendre ce qui se passe, nous nous sommes adressés au cabinet du ministère de la Construction, qui nous a dirigé par les services du foncier et de l’habitat qui s’occupent de l’affaire. Selon les services techniques de ce département, un échéancier de paiement a déjà été établi avec les personnes à dédommager. Il a été décidé de payer d’abord les petits montants, ensuite les montant les plus élevés. Ce que, à entendre cette structure, M. Sidibé et ses camarades avaient accepté. Et c’est donc ce qui se fait. La lenteur de l’opération, d’après les services du foncier, vient de la disponibilité des fonds qui n’est pas le fait du ministère de la Construction.
Raphaël Tanoh