Le Collectif des syndicats du supérieur public et privé (COSUP), n’est pas du tout content. Au cours d’une conférence de presse animée ce vendredi à Adjamé 220 logements, le COSUP a interpellé les autorités sur un certain nombre de dysfonctionnements dans le milieu. Regroupant en son sein 5 syndicats, le collectif exige la revalorisation des primes de correction des copies de l’examen du brevet de technicien supérieur (BTS), qui aura lieu dans quelques semaines. Selon le porte-parole actuel de la structure René Yao, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du supérieur privé(SYNESUP), de 300 FCFA la copie, ils veulent 500 FCFA. Et 1000 FCFA pour l’étude de cas qui était auparavant facturé à 500 FCFA, cela, à cause de la complexité de cette épreuve qui demandes 6h et plusieurs intercalaires aux candidats. « Cela fait 25 ans que ces tarifs sont appliqués, et il est temps que ça change », a ajouté le porte-parole du COSUP. Les enseignants demandent également la revalorisation des primes de soutenances de 3000 FCFA à 5 000 FCFA. « Et il faut que ces montants entrent en vigueur dès cette année », a renchéri Jean Okey, co-conférencier de la cérémonie, en parlant de notamment des primes de correction. Le secrétaire général du syndicat Solidarité, qui fait partie du collectif, a surtout fustigé l’attitude du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Selon Arthur Tano, la concertation nationale sur l’enseignement supérieur qui s’est tenue du 17 au 19 juin dernier, a volontairement exclu le collectif des syndicats du supérieur public et privé. Cela, pour éviter qu’il y ait des véritables débats au cours de la rencontre. Ainsi donc, d’après le COSUP, les échanges ont complètement ignoré les vrais problèmes de l’enseignement supérieur, et au final, cette rencontre n’a été qu’une mascarade. « Avant cette rencontre, nous avons remis au ministre de l’Enseignement supérieur un document qui regroupe nos problèmes. Et si nous n’avons pas été associés à la concertation, c’était justement pour éviter que nous venions parler desdits problèmes », a déploré Felix Fossou Kouassi, le secrétaire général du CONESUP, l’une des structures du COSUP. Au final, les conférenciers ont menacé qu’ils paralyseraient l’examen du BTS si des réponses franches et précises ne sont pas données à leurs différents points de revendication. « Nous ne voulons pas perturber le bon déroulement du BTS, mais nous nous donnerons les moyens de le faire si nos demandes ne sont pas satisfaites », a repris le porte-parole du COSUP, René Yao. L’autre point qui a marqué la conférence de presse, ce sont les affectations des nouveaux bacheliers. De plus en plus, selon le COSUP, des élèves qui sont au nord du pays ou dans d’autres localité éloignées, se retrouvent à Abidjan, alors que l’Etat aurait pu les orienter dans des établissements proches de leurs parents. La conséquence, selon le COSUP, ce sont les abandons, les mauvaises notes, et surtout la misère pour ces apprenants dont les parents n’ont souvent pas les moyens. « Pourquoi s’entêter à éloigner un élève de son domicile ? S’il est à Yopougon, orientez-le dans un établissement de sa commune pour alléger les souffrances des parents », a déploré Jean Okey. Mais, si ces orientations anarchiques ont court et prospèrent, à entendre le COSUP, c’est parce que derrière tout ceci se cache un véritable business. « Le marchandage des élèves. On marchande pour que les élèves soient affectés dans un établissement plutôt que dans l’autre. C’est pour cela que vous verrez 1 500 affectés de l’état dans une école et seulement 200 dans une autre », a poursuivi le porte-parole qui COSUP qui demande les états généraux de l’enseignement supérieur, vu la multitude de problèmes qui plombe le secteur dont la plupart n’ont pas été évoqués lors de la concertation nationale. La question des bourses des étudiants, qui se raréfie ; l’absence de matricules pour de nombreux candidats à l’examen du BTS et l’organisation même de cet examen qui, d’après le COSUP, fait plus appel au copinage qu’à la compétence des uns et des autres, sont autant de soucis pour les acteurs du milieu.
Raphaël TANOH