La météo annonce de fortes pluies pour 2019. Plus fortes que celles de 2018, qui avaient entrainé des morts d’hommes et de nombreux dégâts matériels. À quelques jours du début des grandes pluies, plusieurs zones à risques sont encore occupées.
Abobo - Clouetcha. Lorsque les pluies montent en intensité, le bassin d’orage qui s’y trouve déborde et c’est la panique dans les maisons alentour. Les autorités ont initié des travaux d’assainissement afin de relier le bassin au caniveau qui longe la route d’Alepé. Mais l’ouvrage a du mal à empêcher les inondations. Pendant la saison des pluies, beaucoup sont obligés de déménager. C’est le même constat à Anyama Ran - extension 2. Là aussi, des dizaines de familles logent quasiment au milieu d’un bassin d’orage. Convaincues qu’il faut juste des canalisations pour évacuer l’eau, les populations n’ont pas l’intention d’abandonner leurs domiciles.
Incivisme ? Ces cas se comptent par dizaines dans la ville d’Abidjan. Pourtant, depuis des années, des populations vivent avec l’angoisse des inondations. Le plus souvent, ce sont des biens de familles aux valeurs inestimables qui sont ravagés par l’eau. Et on craint qu’un jour le pire arrive. À Attécoubé, des zones comme Mossikro sont toujours habitées. « Nous commençons à nous préparer pour les faire déguerpir. Le directeur technique s’est déjà rendu notamment sur le site de l’éboulement à Mossikro », explique l’adjoint au maire d’Attécoubé, Salif Coulibaly. On sait que la ministre de l’Environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable, Anne-Désirée Ouloto, a initié une tournée pour demander la collaboration des mairies dans sa politique de déguerpissement des zones à risques. Et, pour Attécoubé, c’est une action attendue depuis longtemps, car la commune est un nid de sites à risques. « Avant qu’elle n’arrive à Attécoubé, nous allons donner l’exemple en faisant déguerpir les zones dangereuses », ajoute M. Coulibaly. Depuis environ 3 ans, un comité de suivi a été mis en place à Mossikro Santé 3. Il est dirigé par le chef du village Coulibaly Salifou. Sauf que les zones déguerpies sont très souvent recolonisées après la saison des pluies. À la Riviera 3 Allabra, par exemple, c’est le système de canalisation qu’il faut revoir. « La saison des pluies concerne en réalité toutes les communes. Même si nous sommes plus ou moins hors de danger, la mairie continue d’assister aux réunions de prévention », explique Boto Jean Roger, adjoint au maire de Treichville. Avant d’annoncer que les maires ont une rencontre prévue dans une dizaine de jours pour aborder la question.
Raphaël TANOH