« Les jeunes ivoiriens doivent travailler davantage afin d’être les meilleurs. Ils doivent reculer les frontières de leurs ignorances », c’est le message d’Aboubakar Karim, lauréat du prix 2017 de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire. Zoom sur une valeur montante d’Afrique.
« Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années » Aboubakar Karim, lauréat 2017 du prix de la CGECI n’a pas fait mentir l’adage. Ce petit poucet, de moins d’une trentaine d’années, s’est, avec son entreprise Investiv, spécialisé dans l’agriculture moderne. Un rêve d’enfant. Une passion. « Depuis la classe de sixième, je m’intéressais à l’agriculture. J’avais des petits potagers à la maison. En classe de seconde, j’ai opté pour l’agronomie pour parfaire mes connaissances. La passion m’est venue assez tôt. J’ai poursuivi mes études à l’université de Laval, au Québec et c’est après cette formation que je suis venu en Côte d’Ivoire pour lancer Investiv ». Une startup technologique spécialisée dans l’agriculture de précision et de conseil. « Nous utilisons les drones pour faire la cartographie des terrains, la levée topographique et faire connaître les parcelles, notamment, les zones des maladies, les espaces peu hydratés et peu fertiles », explique-t-il. Une agriculture de précision qui permet de mieux gérer les ressources, l’apport en eau, en éléments nutritifs au niveau des plantes et d’optimiser la gestion des parcelles. Cet ingénieur en agroéconomie s’est également lancé dans la gestion de la mise en place des plantations. « Nous avons sept projets sur lesquels nous avons travaillé au niveau de l’installation de parcelles. Nous sommes spécialisés dans le maraîchage. Nous faisons également l’installation de parcelles hors sol. Cette année, pour la première fois, nous travaillons sur deux projets de culture en serre ». Selon Aboubakar, l’agriculture de précision est un secteur qui, selon plusieurs indicateurs, va peser lourd dans les années à venir. « Aujourd’hui l’on parle d’un marché à hauteur de 20 millions de dollars dans les années à venir, voire plus ».
LES AMBITIONS D’ABOU
L’étudiant sorti de l’Université de Laval souhaite développer son expertise et faire la pulvérisation des plantations avec des drones.
Le fondateur d’Investiv qui travaille cette année sur des projets de mise en place de cultures en serre, espère voir son expertise permettre d’installer des plantations partout en Afrique de l’ouest et dans les pays arides comme le Mali et le Niger. « Nous souhaitons installer un système permettant de produire en utilisant moins d’eau dans ces pays », révèle-t-il.
Quelle personnalité ivoirienne vous inspire le plus ? La réponse du septuple lauréat est sans ambigüité : Jean Kacou Diagou, le Pdg du groupe Nsia.
SON RÊVE POUR L’AFRIQUE
Son rêve est de voir plus de jeunes s’intéresser à l’agriculture, c’est pourquoi il fait la promotion en faveur de l’insertion des jeunes dans ce domaine. Pour y parvenir, son entreprise a recruté une douzaine de stagiaires issus de l’établissement secondaire du groupe Loko, afin de les former aux techniques de cultures hors sol. Son rêve est que les jeunes ne considèrent plus l’agriculture comme une activité secondaire, mais comme une activité à part entière, aussi bien pour la production, que pour tous les segments de la chaîne de valeur agricole. « L’Israël est un pays aride mais est l’un des pays les plus performants en agriculture et sur le plan du maraîchage en serre », soutient la petite fierté africaine. « Ceci est possible en Côte d’Ivoire si la jeunesse s’affirme et si nous faisons des formations dans ce sens »
BOUBAKARS’DISTINCTIONS
* Nous avons remporté le prix du district d’Abidjan. C’est un prix qui a été initié pour soutenir les jeunes entrepreneurs d’Abidjan.
*Nous avons remporté le grand prix du business plan compétition 2017, c’est le prix initié par le patronat ivoirien. Ce prix avait une enveloppe de 10 millions.
* Nous avons remporté le prix Agree beach. Une compétition organisée par la Bad. Ce prix a fait de nous des récipiendaires d’un programme de la Bad qui nous met en avant dans plusieurs activités.
* Nous avons remporté un prix au niveau de l’école polytechnique de Paris. Nous avons eu le 3e prix organisé pour mettre en avant les startups africaines...
Bob BAMBA
source: Esprit Magazine