Selon une nouvelle analyse, le taux d’accès à la planification familiale pour les femmes et jeunes filles n’a jamais été aussi élevé.
Un rapport novateur sur la planification familiale dans les 69 pays à plus faible revenu montre que les femmes et jeunes filles n’ont jamais autant eu accès à la planification familiale qu’aujourd’hui. Le rapport révèle que 314 millions de femmes et de filles utilisent désormais la contraception moderne, avec 53 millions d’utilisatrices supplémentaires au cours des sept dernières années, et 9 millions uniquement au cours de l’année passée.
Le rapport « Les Femmes au Centre » a été produit par Le Family Planning 2020 (FP2020) – un partenariat mondial qui soutient les droits des femmes et des filles de décider, librement et pour elles-mêmes, si, quand, et combien d'enfants elles veulent avoir.
Lancé en marge de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) à Nairobi, le dernier rapport du FP2020 fait partie du cycle de progrès de 25 ans qui a permis de soutenir des centaines de millions de femmes et de filles depuis le sommet du Caire en 1994.
Dans les 69 pays à faible revenu, le rapport montre que l'accès et le soutien à la planification familiale sont plus importants que jamais.
Les gouvernements et les donateurs du monde entier reconnaissent l'importance des programmes de planification familiale, le financement bilatéral des gouvernements donateurs pour la planification familiale atteignant 1,5 milliard de dollars US en 2018. C'est le niveau le plus élevé depuis le lancement du FP2020 en 2012.
Le nombre d'utilisateurs supplémentaires de la contraception moderne dans les 69 pays cibles du FP2020 a augmenté de 53 millions depuis le lancement du FP2020 en 2012, dont 9 millions depuis l'année dernière.
Neuf pays sont en voie de dépasser les objectifs fixés dans le cadre du FP2020 en matière de croissance de l'utilisation des contraceptifs modernes. Il s'agit du Mozambique, du Tchad, du Cameroun, de la République Kirghize, du Zimbabwe, du Kenya, du Ghana, du Burkina Faso, et du Sri Lanka.
Grâce à l'utilisation de méthodes de contraception modernes, 119 millions de grossesses non désirées, 21 millions d'avortements pratiqués dans de mauvaises conditions et 134 000 décès maternels ont pu être évités au cours de la seule année écoulée.
L'accès à la planification familiale mène à des collectivités plus scolarisées, à une population en meilleure santé et à des nations plus riches.
Beth Schlachter, Directrice Exécutive du FP2020, a déclaré : « Les preuves sont claires – quand on investit dans les femmes et les filles, on crée un cercle vertueux. Les barrières sont levées et on ouvre des opportunités qui non seulement sortent les femmes de la pauvreté, mais peuvent aussi élever la société toute entière et apporter des gains économiques. Aucune autre cause ne peut faire plus pour améliorer l'état du monde. »
Elle a poursuivi : « 25 ans après la première Conférence Internationale sur la Population et le Développement, le mouvement en faveur de la planification familiale a pris un élan considérable. Pourtant, de grands défis persistent. Avec chaque jour qui passe, des millions de personnes se voient refuser le droit de choisir leur propre avenir. Alors que nous nous tournons vers l'horizon 2030, nous devons continuer à faire pression pour que des progrès soient réalisés, miser sur ce qui fonctionne bien et veiller ce qu’aucune femme ou fille ne soit laissée pour compte. »
Les défis demeurent importants, car le FP2020 approche d'une date butoir. Pour libérer l’ensemble du potentiel humain, le progrès doit continuer.
Si des progrès importants ont été réalisés, le programme-cadre 2020 approche de son échéance et l'objectif initial consistant à atteindre 120 millions de femmes et de filles supplémentaires n'a pas encore été atteint. Le défi consistant à placer les femmes et les filles au centre du développement demeure crucial.
Il y a aujourd'hui 926 millions de femmes en âge de procréer dans les 69 pays FP2020, soit 100 millions de plus qu'en 2012. Avec ce chiffre qui devrait dépasser 1 milliard en 2025, des millions de femmes de plus auront besoin de services essentiels de planification familiale.
Alors que la communauté mondiale se tourne vers le cadre post-2020, l'importance de placer les femmes et les filles au centre du développement est primordiale. Il reste encore du travail à faire, et le défi consistera à approfondir les engagements et les approches existants pour veiller à ce que les besoins et les droits des femmes et des filles dans le monde soient satisfaits et respectés.
Le rapport d’avancement 2019-2020 du FP2020 révèle également les points suivants :
Le partenariat FP2020 continue de s'étendre, cette année avec de nouveaux engagements de l'Angola, de la République Centrafricaine, de la Gambie et d'autres pays.
La prévalence de la contraception moderne chez toutes les femmes (MCPR) est en hausse. Dans les 69 pays ciblés du FP2020, le taux de mortalité maternelle des femmes en âge de procréer a augmenté de plus de 2% depuis 2012. L'augmentation la plus forte a été enregistrée en Afrique orientale et australe (7%).
Dans les pays visés par le FP2020 en Asie, environ 38% des femmes en âge de procréer utilisaient une méthode moderne en date de juillet 2019, et la croissance moyenne dans les régions de l'Asie a été de 0,2 point de pourcentage par année depuis 2012.
Sept donateurs ont augmenté leur financement de la planification familiale en 2018 : le Canada, le Danemark, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis.
C'est en Inde, au Bangladesh et en Indonésie que les dépenses publiques intérieures sont les plus élevées sur 69 pays.
Ouakaltio OUATTARA