À l’instar du reste du monde, la Côte d’Ivoire a initié ou a bénéficié de plusieurs fonds d’aide. Ce sont des centaines de milliards de FCFA qui sont en jeu, pour une gestion qui n’est pas toujours scrutée à la loupe.
Il faut dire que la pandémie à coronavirus fait décaisser une quantité importante de billets de banque en Côte d’Ivoire comme dans de nombreux pays. Le plan de soutien économique, social et humanitaire de la Côte d’Ivoire contre la covid-19 a été chiffré 1700 milliards de franc FCFA en avril dernier. Le pays a jusque-là bénéficié d’aides extérieures. Le Fonds monétaire international (FMI) a déjà annoncé un soutien financier d’environ 500 milliards de francs CFA. Parmi ces aides, il faut aussi compter l’appui budgétaire de la Banque africaine de développement (BAD), chiffré à 49,1 milliards francs CFA. « Ce sont des sommes colossales. Mais, les Ivoiriens n’ont aucune réelle traçabilité quant à leur utilisation », note Satigui Koné, le président de la Fédération des ONG de développement en Côte d’Ivoire (FEDOCI).
Humanitaire Pour rappel, l’on a noté la création d’une panoplie d’ONG au lendemain de l’annonce du plan d’aide du gouvernement. « Ces ONG étaient censées aider les autorités à mettre en place le plan d’aide humanitaire de plusieurs milliards », rappelle Satigui Koné. Au dire du président de la FEDOCI, certaines de ces structures étaient juste là pour le magot. « La preuve, beaucoup parmi elles n’existent plus », ajoute-t-il. Et il n’est pas le seul à le penser. Le président du Conseil national des organisations de consommateurs (CNOC), Marius Comoé, estime que les personnes à qui sont destinées ces centaines de milliards n’en bénéficient qu’à moitié. Wizall Money, filiale du groupe banque centrale populaire du Maroc est la structure qui a été choisie pour effectuer les dépôts sur les comptes des personnes choisies pour bénéficier de l’aide financière de 75 000 FCFA. « Beaucoup n’ont pas reçu cet argent. Et certaines personnes n’ont jamais reçu la totalité des 75 000 promis», note-t-il. Il faut pour lui, faire un bilan dans ce sens et faire le point des ONG qui ont accompagné le gouvernement dans la gestion des fonds. Le même discours a cours au sein des PME, qui dénoncent les critères trop sélectifs d’accès aux dits fonds. Idem pour les commerçants. Mais pour Karim Sanogo, directeur général de la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d'Ivoire (FENACCI), 60% des commerçants ont déjà reçu leurs fonds d’aide. « Pour nous, c’est satisfaisant », note-t-il. Au sein du gouvernement, ont explique qu’il s’agit d’une première tranche de l’aide sociale qui a été dégagée.
Raphaël TANOH