Le personnel pénitentiaire dénonce de graves incidents à leur encontre

Le Collectif des Syndicats Pénitentiaires de Côte d'Ivoire (CSPP-CI) a annoncé une grève de 48 heures, les 29 et 30 août 2024, touchant l'ensemble des établissements pénitentiaires du pays. Cette décision intervient suite à une série d'incidents graves qui ont suscité une indignation croissante parmi le personnel pénitentiaire.

Le CSPP-CI, regroupant les syndicats SYNAPCI, SYAPCI, et SYNAPAPCI, justifie cette action par des événements récents mettant en lumière des conditions de travail inacceptables et des humiliations subies par les agents pénitentiaires. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 28 août 2024, le collectif explique que ces incidents ont non seulement porté atteinte à la dignité des agents mais ont également compromis leur sécurité.

Le porte-parole du collectif, Diakité Oumar, précise que depuis plusieurs semaines, les agents des services extérieurs sont victimes de traitements inappropriés. Parmi les incidents dénoncés, on retrouve une intervention brutale des gendarmes. Ces derniers ont fait irruption au domicile d'un agent suspecté de détenir un barrage érigé par les détenus, procédant à une fouille de son domicile et à un changement de serrures sans avertir la direction pénitentiaire. Cet acte, malgré un rapport favorable à l'agent, est perçu comme une grave atteinte à la dignité professionnelle.

Le 25 août 2024, toujours selon le communiqué, un autre incident marquant a eu lieu à Agboville, où des gendarmes ont agressé un agent pénitentiaire et sa femme à leur domicile, les menaçant de mort et utilisant leurs armes contre eux. Cette violence, associée à d'autres incidents comme l'humiliation d'un agent à Bouaké le 27 août dernier, montre une détérioration préoccupante des relations entre les forces de sécurité et le personnel pénitentiaire.

Face à ces dérives, le CSPP-CI exige une amélioration immédiate des conditions de travail et de vie des agents. Le collectif dénonce également l'attitude des autorités et de la hiérarchie, estimant que le personnel pénitentiaire est traité comme des « sous-hommes », ce qui conduit à un manque de respect général envers les détenus et compromet leur capacité à maintenir l'ordre.

Pour faire entendre leurs revendications, les syndicats pénitentiaires ont décidé de paralyser le fonctionnement des établissements pénitentiaires durant ces deux jours. Les agents ne traiteront ni les mandats de dépôt, ni les extractions, et il n’y aura aucune communication avec les détenus. Les familles des détenus pourront cependant continuer à leur envoyer des repas et des colis, car la grève n'est pas dirigée contre eux mais contre les conditions de travail des agents, rapporte le communiqué. 

Le CSPP-CI espère que cette grève attirera l'attention des autorités sur la nécessité de réformes urgentes pour garantir la sécurité et la dignité des agents pénitentiaires. Le collectif attend des mesures concrètes pour mettre fin aux abus et améliorer les conditions de travail des professionnels de l'administration pénitentiaire en Côte d'Ivoire.

S.S.Y

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